Ce projet, qui a pour promoteur New Mauritius Hotels Ltd (NMH), revient sur le tapis. Après avoir accumulé du retard dans le début des travaux en raison de diverses contestations, l’étau se resserre autour du projet Resort Hotel & Spa, qui sera construit en partie sur un ‘wetland’ de catégorie 1. Après des contestations des groupes militant en faveur de la protection de l’environnement, dont Platform Moris Lanvironnman (PML), qui a rendu public un dossier solide contre le projet, le parti de gauche, Rézistans ek Alternative (R & A) veille également au grain.
Marwan Dawood
Est-ce que le promoteur de ce projet a bien respecté les conditions rattachées au bail de l’État ? C’est la question que se posent plus d’un. En 2017, le projet a reçu son EIA Report du ministère de l’Environnement et au milieu de l’année dernière, la Platform Moris Lanvironnman (PML) a soumis un rapport d’une vingtaine de pages pour contester plusieurs points de ce rapport. En dépit de cela, ce n’est qu’en décembre 2018 que NMH a reçu son EIA Licence, avec plusieurs conditions rattachées avec. PML affirme que plusieurs points du rapport EIA de 2017 comportent de sérieuses lacunes et ne sont pas conformes aux dispositions de la section 18(2) de l’Environment Protection Act (EPA).
La Platform Moris Lanvironnman (PML) met en exergue plusieurs points noirs concernant le rapport EIA mais aussi les failles du processus de prise de décision dans le cas de l’aménagement d’une région sensible, vu la présence de terrain marécageux. Il faudra alors que le ministère de l’Environnement vienne dire pourquoi la décision a été prise, et par qui, pour classifier quatre arpents de terrain vaseux au statut de plage publique ?
Aujourd’hui, plusieurs mois après le début des contestations, une question taraude l’esprit des promoteurs. Est-il vraiment nécessaire d’aller de l’avant avec ce projet ? Il faut par ailleurs dire que le projet n’a pas été mis à l’épreuve d’un Strategic Environmental Assessment (SEA). Cet examen aurait probablement éclairci certaines zones d’ombres concernant l’intervention humaine dans un environnement hautement sensible. Dans le bail de l’État, on fait état d’un Golf Resort, mais le plan de l’hôtel démontre clairement que le promoteur veut avoir des structures dans l’eau. Dans le rapport de l’EIA de décembre dernier, on apprend que le promoteur devra cette fois-ci faire aménager une zone marécageuse loin de son site avant de pouvoir commencer ses travaux. « An approval shall be obtained from the National Ramsar Committee with regards to the creation of the new wetland. The creation of the wetland shall be carried out prior to the hotel construction under the supervision of the Ministry of Agro-Industry and Food Security. The relocated wetland shall be fully functional prior to the development, in view to allow relocation of all wildlife prior to conversion of the existing wetland into a resort hotel site. As far as practicable, all endemic vegetation shall be transplanted to the new location », préconise l’EIA Licence.
Attendre la décision de l’Environment Appeal Tribunal
Rezistans ek Alternative s’est saisi de l’EAT pour dénoncer cette affaire. En attendant que le tribunal tranche, New Mauritius Hotels Ltd ne peut débuter ses travaux en dépit du fait que le ministère lui a remis sa licence d’EIA. Rezistans ek Alternative ne fléchit pas, même si le groupe NMH a obtenu son EIA Licence pour son projet hôtelier à Rivière-Noire. Le parti politique s’élève contre la destruction planifiée de l’ESA Wetland pour la construction de l’hôtel Les Salines. Le groupe NHM a annoncé la création d’un « Vast Wetland »sur un terrain de quelque 20 arpents lui appartenant pour remplacer celui sur lequel l’établissement sera construit.
