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L’Or pour nos athlètes

Carton rouge aux dirigeants

 Historique ! Les jeux des îles de l’océan indien, qui ont été tenus sur notre sol, ont été synonymes d’une belle moisson pour nos athlètes. Une belle performance résultant des efforts inlassables de nos sportifs et de leurs entraîneurs et du soutien indéfectible de leurs proches. Sans compter l’encouragement inestimable des supporters mauriciens, tous réunis en bloc derrière le quadricolore mauricien. Un public somme toute acquis à la bonne cause et qui mérite sans doute une éclatante médaille d’or pour avoir fait preuve de patriotisme depuis le début des jeux. À la clôture aujourd’hui, nos cœurs vibreront quand l’hymne national résonnera. Nos athlètes, et le sport, auront réussi à nous réunir indépendamment de nos religions, castes ou couleur politique. As one people, as one nation…

On savoure cette victoire, certes. Mais on ne peut quand même s’empêcher de dénoncer l’amateurisme et le manque de considération de nos décideurs politiques. À force de tout vouloir politiser, ils ont fini par créer une certaine frustration et nous attirer des critiques qui auraient pu être évitées. Ce n’est pas parce qu’on se montre critique qu’on doit être taxé d’antipatriotisme. Quand le comité organisateur omet, intentionnellement ou pas, d’inviter une ancienne gloire de la boxe mauricienne de la trempe de Bruno Julie, le seul médaillé d’Olympique, à la cérémonie d’ouverture, cela laisse indubitablement un goût amer chez le principal concerné, mais aussi chez les Mauriciens.

Un manque d’égard des autorités que le boxeur Richarno Colin a pu, fort heureusement, diluer en dédiant sa troisième victoire aux JIOI à son ami Julie. L’esprit d’équipe et de patriotisme l’a remporté sur les raisons politicailles. C’est sans doute dans ce même élan que les autres boxeurs se sont faits un devoir de saluer l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, assis dans la galerie du centre de boxe, vendredi. Une leçon que nos élus doivent certainement retenir à l’avenir. Le sport ne doit pas servir à diviser, mais plutôt à fédérer. Nos athlètes méritent ainsi une autre médaille d’or pour avoir servi d’exemples à nos dirigeants.  

Ces derniers, avec en pôle position le ministre des Sports Stephan Toussaint, méritent, eux, un joli carton bien rouge. Pas parce que celui-ci s’est assuré que son fils ait une carte d’accréditation du COJI, mais surtout pour avoir investi Rs 4, 6 milliards dans le « bijou » de Côte d’Or sans que le terrain de foot ne soit prêt pour ces jeux des îles. Et aussi pour avoir bangolé Rs 95 millions pour la rénovation du stade George V et dont le terrain de foot ressemble plus à un marécage qu’à autre chose. Rs 95 millions dan dilo ! Scandaleux ! Une fois l’euphorie de notre victoire terminée, quelqu’un devra bien réclamer des explications au gouvernement. Des sanctions contre le contracteur devront être exigées. On ne peut continuer ainsi à gaspiller les fonds publics pour d’aussi piètres résultats.

Par considération pour nos footballeurs mauriciens qui disputeront la finale au stade Auguste Vollaire ce matin, on évitera de commenter la décision initiale du COJI de maintenir le match Maurice-Réunion au stade George V hier, malgré la condition pitoyable du terrain, avant de le renvoyer finalement deux heures avant le coup d’envoi. Pour l’instant, l’on ne peut que souhaiter bonne chance aux hommes d’Akbar Patel. Allez Maurice !