EDITO : Désenchantement

Ceux qui croyaient encore au Père Noël ont vite désenchanté. Ce n’est pas en ce mois de décembre 2019 que les victimes de la BAI verront la lumière au bout du tunnel. Les souscripteurs du ‘Super Cash Back Gold’ (SCBG) réalisent sans doute maintenant qu’ils ont été le dindon de la farce, le gouvernement n’ayant pas l’intention de les rembourser en cette fin d’année comme certains leur avaient fait croire à la veille des dernières élections générales. Ils ont été bernés et empapaoutés uniquement pour assouvir les besoins bassement électoralistes de ceux-là mêmes qui avaient provoqué le démantèlement du groupe BAI en révoquant la licence de la Bramer Bank au beau milieu de la nuit de ce 3 avril 2015. Maintenant que leur vœu a été exaucé, avec le soutien et la bénédiction de certains crédules qui ont osé prêter foi aux promesses des auteurs de cette machination vengeresse, rien n’oblige le gouvernement à respecter son engagement dans les délais promis, les prétextes ne manquant pas.  

Faut-il encore d’autres preuves pour exposer l’étendue de la vengeance du gouvernement Jugnauth contre Dawood Rawat que l’annulation de la notice rouge attachée au mandat d’arrêt international délivré par les autorités mauriciennes par Interpol et la Commission de contrôle des fichiers de l’Organisation internationale de police criminelle (OIPC) ? Si celles-ci ont compris la dimension politique de cette affaire, et les « incohérences et contradictions » qui vont avec, comment se fait-il que ceux qui prétendent défendre les intérêts des victimes de la BAI depuis ces dernières années ont-ils pu se laisser ainsi manipuler à la veille des dernières élections au détriment de ces dernières ? Les victimes, en guise de résolution pour la nouvelle année, devront songer à s’organiser le plus vite possible pour défendre elles-mêmes leurs propres intérêts au lieu de les laisser entre les mains de ceux qui ne songent qu’à leurs propres gains, que ce soit matériels, politiques ou autres. Sinon, elles risquent de se voir de nouveau embobinées.

Les victimes de la BAI ne sont pas les seules à broyer du noir en cette période festive. De nombreux employés sont aussi dans la tourmente, n’ayant pas encore perçu de salaire et de boni. Parallèlement, cette fin d’année rime avec un certain désenchantement à plusieurs niveaux, surtout avec les résultats des élections générales qui ont été tout sauf « free and fair », la hausse imminente des prix de plusieurs commodités, des médicaments et des matériaux de construction et la recrudescence des crimes et autres délits, entre autres. Prions donc pour que la nouvelle année nous apporte plus de stabilité, de paix et de prospérité.