Dr Vasant Bunwaree : « Abolir les leçons particulières et les transformer en ‘remedial education’ »

Dr Vasant Bunwaree : « Abolir les leçons particulières et les transformer en ‘remedial education’ »

 

Dr Vasant Bunwaree : « Abolir les leçons particulières et les transformer en ‘remedial education’ »

Le leader du Muvman Travayis Militan (MTM) et ancien ministre de l’Education, Dr Vasant Bunwaree, ne passe pas par quatre chemins pour soutenir qu’il est contre la pratique des leçons particulières qui, dit-il, abîment le psychisme des enfants et coûtent cher aux parents. Selon lui, il faut abolir les leçons particulières et les transformer en ‘remedial education’ pour le bien-être des parents et des enfants.  « Il ne faut pas oublier que je fus celui qui mit un frein aux leçons particulières en LÉGIFÉRANT pour les arrêter en classe de IVe déjà depuis 2010 et j’avais déjà  annoncé alors l’abolition pour les classes de Ve et VIe avec le démarrage du Nine-Year Schooling. Les enseignants ont une grande part de responsabilité dans ce fléau, car c’est l’effet matérialiste qui prend le dessus. Leur rôle primordial part de la responsabilité de l’éducateur qui devrait être d’abord et avant tout la transmission de la connaissance à tout prix », soutient-il.

 L’éducation n’est pas gratuite à Maurice 

Le Dr Vasant Bunwaree a, par ailleurs, laissé entendre que tout le monde sait que les leçons particulières représentent un véritable fléau dans le système d’éducation à Maurice. «  Si l’on réfléchit sérieusement, on peut conclure que l’éducation n’est pas gratuite à Maurice.  Une étude  peut nous démontrer que les familles dépensent énormément pour l’éducation de leurs enfants à travers les leçons particulières. Il est cependant concevable d’accepter une certaine dose de leçons particulières dans certains cas très précis où des enfants éprouvent des difficultés pour avancer ou progresser dans leurs études. Mais cela ne devait pas être payant d’où le rôle  indispensable du ‘remedial’ dans l’apprentissage des enfants. Le ‘remedial’ est bien entendu la responsabilité de l’Etat, donc GRATUIT. Et si on laisse perdurer une telle situation, les retards ou échecs sont inéluctables », a-t-il ajouté.

Poursuivant, l’ancien ministre de l’Education a fait comprendre qu’il faut aider ces enfants au-delà de ce qui est enseigné habituellement. « Or, ce n’est pas à travers les leçons particulières payantes ! C’est là où le bât blesse. Le ‘remedial education’ est nécessaire, car il corrige les faiblesses des enfants en retard. Le système des leçons particulières fait intervenir des centaines de millions de roupies, voire milliards. Ça entre dans l’économie parallèle. D’abord, il fut un temps où n’importe quel enfant de Standard I au Standard VI pouvait prendre des leçons particulières. Ces enfants sont traumatisés surtout avec les examens compétitifs en fin de cycle. C’est un crime. Vu cet état des choses, on a été obligé de légiférer  pour interdire ces leçons en Std I à Std III, les laissant encore libres pour les trois autres classes du primaire (IVe, Ve, Ve) », explique Dr Vasant Bunwaree qui a saisi  l’occasion pour situer l’importance de l’Enhancement Programme que Mme la ministre a aboli.  « C’est triste car, par ce biais, on avait réussi à organiser le rattrapage académique en le ‘mixant’ à une vraie éducation extra-curriculaire… On gardait les enfants de IVe jusqu’à 17 h,  soit trois fois par semaine, au grand plaisir des parents et on avait bloqué ainsi le créneau des leçons particulières en même temps », précise-t-il.

Cycle secondaire et tertiaire

Le Dr Vasant Bunwaree a également exprimé ses points de vue sur le secondaire. Il dira ceci : « Au niveau secondaire, même si je suis pour le même principe, je dois avouer que le problème est différent. Idéalement il n’en faudrait pas et pour arriver à cela, il faudrait avoir le courage d’en finir avec le système de lauréat pour le remplacer par un système de bourses au tertiaire à tous les méritants selon les moyens de la famille qui ne devrait nullement s’inquiéter pour la suite des études de leurs enfants. Malheureusement, dans le système actuel, les lauréats étant maintenus, les leçons particulières deviennent pratiquement obligatoires. Mais là il faudrait revoir les conditions par exemple les interdire le dimanche et jour férié, les horaires trop tôt le matin, de bonnes conditions d’hygiène et de luminosité etc.Tous ces amendements étaient déjà finalisés par moi et déjà visés par le State Law Office (SLO). Le projet devait aller au Parlement, mais je n’ai pas eu l’occasion de le faire car comme vous le savez, Navin Ramgoolam avait fermé le Parlement pendant plusieurs mois. Ces amendements doivent donc sûrement dormir aujourd’hui dans un tiroir, c’est-à-dire au ministère de l’Education. Quel gâchis ! », a-t-il conclu.