Deux ans après, toujours aucune arrestation

Les Luximon victimes d’agression par une quinzaine d’individus

  • Certains agresseurs portaient apparemment l’uniforme de la police

23 août 2016 : cette date-là, Avinash Luximon s’en souviendra toujours. En effet, deux ans auparavant, il a été victime d’une grave agression. Une quinzaine d’individus avaient fait irruption chez lui avant de prendre en otage les membres de sa famille. Le plus navrant dans toute cette histoire, c’est que les malfrats se seraient trompés de maison et de cible.

Avinash nous relate que depuis cet incident, pour le moins traumatisant, rien n’a été fait pour qu’il puisse obtenir justice et réparation. Il a en maintes occasions frappé à la porte des autorités sur ce cas, mais pour l’heure rien n’a été fait. Il a même sollicité le Commissaire de Police et le ministre Mentor, mais apparemment aucune suite n’a été donnée à cette affaire.

Avinash vit dans une peur constante depuis. Il a le corps recouvert de cicatrices et sa pensée reste sans cesse hantée par ces horribles moments.

Les agresseurs portaient-ils l’uniforme de la police ?

Le 23 août 2016, Avinash, ses 3 enfants, ses nièces, son épouse ainsi que sa mère sont les victimes d’une agression qui donne froid au dos. Les malfrats, apparemment revêtus d’uniformes de policiers et munis de matraques et d’autres armes, dont des sabres, font irruption dans sa maison.

Ses enfants ainsi que ses nièces, présentes ce jour-là, âgés de deux à cinq ans, seront les victimes d’une expérience traumatisante. « Mo voisin ki ti la cible, mais mwa kine paye sa. Zot ine prend lekipman ek uniforme la polis pou rant kot mwa. Zot ine komens bat mwa, pik moi ar kouto. Mo mama ek mo madame tou ine passe ladan. Zot ine pran sab ek met enbas la gorge mo zenfans ek mo bane ti nieces. Bane zenfant la ena 2 ans ek 5 ans. Ki li koner la dans li, mone bien gagn bater sa zour la, pas kapav bliyer sa », nous dit-il.

La police arrête la victime !

Depuis l’incident, il n’y a pas eu une seule arrestation. La police de Quatre-Bornes est pointée du doigt par les Luximon et les voisins. Le jour de l’incident, plusieurs personnes sont témoins de la scène.

De plus, les agresseurs se sont trompés de cibles et cela, ils l’ont réalisé bien trop tard. Avinash Luximon ne compte pas rester les bras croisés : « Mo vive avek sa la peur la depi 2 ans. Bane mark coup sabre la ziska ler enkor la mem. Bann zenfant la enkor dans choc. Pli komik, dimoune rentre kot moi ek bat mwa, la polis arret mo mem ! Mo enn victime ek mo pas pou ress trankil lor sa zafer la », nous dit-il, très remonté.

Deux ans après, ce jeune homme continue de réclamer justice, ses droits selon lui ont été bafoués et la National Human Rights Commission n’a été d’aucun recours.

Plusieurs  tentatives d’intimidation contre Avinash Luximon

Avinash pense qu’on essaie de le faire taire. Il a même reçu des menaces de mort pour qu’il arrête les poursuites. « La polis bizin fer so travay kuma bizin mais au lieu de sa, zot pe protez certains dimounes. Kuma li possib, bane malfrats la zot prend lekipman et linz la polis ? Zot dir ou pas kapav fer nanier ! Sa pe prend ene tournure communale. Zot ine mem dir mwa ki si mo kontinier reclame la justice, mo pou perdi mo lavi. Kisanla donn lorde au final ? Dans ou lakaz ou pas kapav vivre, ene bann zenfant manker mort akoz ene faute grave. Zot rat la cible ek zordi zot libre. Donc demain si la polis revini, kouma mo pou koner kisanla sa mwa, si vraimem la polis ou enn bane voler ? », s’interroge-t-il.

Ce groupe d’individus ne serait pas méconnu des services de police et serait connu pour divers délits et violence. Le poste de police de Quatre-Bornes, qui était en charge de l’enquête, n’aurait rien fait pour essayer de retracer les agresseurs.  « Mo ena tout preuve pou aret sa bane dimoune la mais la polis pas pe fer so travay kuma bizin. Li pas bon, mwa kine gagn dimal, mwa kine blesser, personn pas pe tand mo souffrans », dit Avinash.

Du côté de la police, on nous explique que l’enquête suit son cours, mais qu’en est-il des uniformes et des ‘federal streamers’ utilisés lors de cette attaque ? D’où viennent-ils ? Quelle connivence existerait-il au sein de la force policière ? Cependant la police affiche l’incompréhension. Avinash Luximon ne compte pas en rester là, « Tan ki mo pou enkor vivant, mo pa pou rest trankil, mo pou kontinier koz sa. Zot pas pou kapav fer moi rest trankil », s’insurge ce dernier.