Des policiers ont-ils assisté à l’agression sans intervenir?

Père et fils sauvagement agressés par un groupe d’individus

Le 3 janvier dernier, deux hommes auraient sollicité les services de Bhye Oozeer Chuckoury, un dépanneur basé à Curepipe, pour remorquer leur voiture à Nouvelle-France. Ce dernier, accompagné par son fils Fadil, ne se serait jamais douté qu’il allait vivre un cauchemar qui le hantera pendant longtemps encore.  

Le drame commence quand Bhye Oozeer Chuckoury aurait réclamé un paiement au chauffeur de la voiture après avoir accompli son travail. Les deux hommes, dit-il, étaient ivres et auraient refusé de payer pour son service. Une discussion s’ensuit entre les trois hommes. « Zotte ti pe menace moi ek zour moi », explique Bhye Oozeer Chuckoury.

L’un deux auraient appelé ses amis à la rescousse. Bhye Oozeer, sentant le pire venir, aurait téléphoné au poste de police pour demander du renfort. Toutefois, les policiers lui ont dit qu’ils ne pouvaient intervenir dans une telle situation et qu’il fallait venir au poste de police pour consigner sa plainte.

Bhye Oozeer est subitement entouré par huit personnes qui sont descendues de deux voitures. Elles étaient armées de barres de fer et de vérins. Ils ont commencé à lui assener des coups violents sur plusieurs parties du corps. Son fils Fadil a assisté impuissant à l’agression de son père. Alors qu’il tente de porter secours à ce dernier a un moment donné, il a lui aussi été victime des agresseurs.

Prenant ses jambes à son cou, Bhye Oozeer a réussi à s’échapper des mains ses assaillants. « Je croyais que nous allions mourir », relate-il, toujours sidéré par la tournure des évènements. « Nous nous sommes dirigés vers le poste de police de Nouvelle France pour chercher de l’aide. »

Mais son calvaire ne s’arrête pas là. Ils ont été suivis par leurs agresseurs qui l’ont une fois de plus agressé devant le poste de police. Un des deux hommes lui aurait alors lancé : « Noorsing Towing [Ndlr : Faisant sans doute référence à Aslam Noorsing, qui avait été sauvagement agressé par le tristement célèbre Gang du Sud], nou meme ine coupe so la main ».

Selon Bhye Oozeer, les policiers auraient assisté à cette scène sans intervenir.  Il a été en mesure de faire une entrée au poste de police lorsque ses agresseurs se sont dispersés, où père et fils ont reçu un formulaire 58.

La victime et sa famille vivent dans la terreur

Il ajoute que le lendemain, le 4 janvier, il a été refoulé par les policiers du poste de police de Nouvelle-France, qui ne voulaient pas enregistrer sa plainte formelle. « Mone dire zot mo pé ale Casernes centrales, lerla zot fine pran mo déposition », a-t-il souligné.

Mais jusqu’ici aucune arrestation n’a été effectuée après sa déposition. Il dit vivre dans la peur, car dimanche dernier, des hommes à l’allure louche circulaient en voiture devant sa maison à Curepipe. Il dit avoir déjà informé les policiers et ces derniers l’auraient rassuré qu’ils feront des patrouilles régulières. Mais à ce jour, il n’a  constaté aucune patrouille policière dans son entourage. Bhye Oozeer dit craindre pour sa sécurité et pour celle de sa famille. Il espère que la police assumera ses responsabilités et que ses agresseurs se retrouveront vite derrière les barreaux.

Nous avons contacté la cellule de la communication de la police, où le caporal Bernard Mootosamy nous a fait comprendre que dans un cas pareil, « La plaque d’immatriculation permettra à la police de retrouver les agresseurs et si le véhicule a été vendu, cela prendra un peu plus de temps car les policiers devront approfondir leur enquête ». Toutefois, il a fait ressortir qu’il réclamera des explications auprès des policiers qui étaient de service ce jour-là. Concernant la sécurité de la victime, il a affirmé que le requérant doit avoir l’aval du Commissaire de police pour qu’il bénéficie d’une protection policière.