Des matières fécales flottent dans les cours de cinq familles

À la rue Canal Bathurst, Plaine Verte

  • « Karem pou kumanse biento kuma nou pou fer pou gard karem dan sa malpropté la »

À la rue Bathurst, Plaine Verte, cinq familles vivent dans la tourmente. Des tuyaux défectueux et une fosse d’aisance débordée seraient la source de leur misère au quotidien. Une situation qui perdure depuis deux ans déjà sans que les autorités aient cru utile d’y rémédier. Des eaux usées envahissent les cours et les maisons de ces familles.

C’est une scène de désolation qui se présente à nos yeux chez la famille Maudarbuccus, Farida dit vivre ce cauchemar en permanence. Cette sexagénaire souffre de diabète et des complications cardiovasculaires.

La famille doit faire appel aux camions de pompage chaque deux jours pour faire évacuer l’eau usée remplie de matières fécales et qui provoque des odeurs nauséabondes. La maison est inhabitable, selon les Maudarbaccus. Les moustiques font la fête dans cette insalubrité et leurs piqûres causent des démangeaisons sur les corps des enfants, mettant leur santé en danger.

« Sak dé zour bann camions vin pompe délo zot passe zot tiyo dan lakaz nou bisin met cartron lorla si zot zette tout malpropté dan lakaz », nous dit Farida en larmes. Elle s’épuise à nettoyer et à désinfecter la maison plusieurs fois par jour.

Pire encore, la famille n’arrive plus à utiliser les toilettes et la salle de bains, obligée à prendre une douche à la belle étoile devant l’entrée de leur cour. « Nou bisin met ène drap, casiet ek cartron pou nou capav baigné », se révolte la belle-fille de Farida.

Les voisins des Maudarbuccus, ne sont pas mieux lotis. Shabneez Lalloo, jeune mère avec trois enfants en bas âges sous sa charge dit subir ce calvaire au quotidien. Elle habite cette maison que sa mère loue depuis son enfance et dit n’avoir jamais vécu une situation aussi stressante durant toute sa vie.

Chez Shabneez, avec l’usure du temps, les colonnes et une façade du mur de sa maison ont craqué. Plus loin, la petite cuisine est envahie par les matières refoulées des fosses obstruées.

« Mo pas capave kuiy manzé bisin asté dehors, mo ena ène ti baba 5 mois ek mo dé tifi ène 3 ans ek ène 2 ans zot pé malade sak fois toulé mois pé bisin amen zot kot dokter », dit-elle avec amertume.

Autre source du problème, les eaux de sa co-locataire qui habite au rez-de-chaussée de sa maison se déversent à l’intérieur de sa maison. Son mari, Ismael Soobhun, a dû placer des slabs afin qu’ils puissent utilisés les toilettes.

Les familles affectées par ce problème affirment que le ministre Anwar Husnoo, ainsi que des ingénieurs avaient fait le déplacement pour faire un constat des lieux. Une décision a été prise pour construire un système de tout-à-l’égout mais jusqu’à présent rien, absolument rien, n’a été entamé.

Sollicité pour un commentaire, le ministre Anwar Husnoo a déclaré qu’il a eu lieu plusieurs réunions avec ces familles. Il aurait même effectué une énième visite des lieux en compagnie des ingénieurs pour résoudre ce problème. Il était aussi prévu que le ministre eut une rencontre le 5 mars avec le vice-Premier ministre (DPM), Ivan Collendavelloo pour trouver les moyens de venir en aide à ces familles.

C.G