Des jeunes en bande perturbent l’ordre public

À la rue Maharashtra à Plaine-Verte

Cette semaine une citoyenne s’est tournée vers nous, ne pouvant plus tolérer que les jeunes tombent dans les abysses de la drogue. Cela alors que la décentralisation de la distribution de méthadone n’aurait rien changé aux habitudes des toxicomanes, aux dires des habitants.

Nazia (prénom fictif) habite à Plaine-Verte, à la rue Maharashtra. Elle a pris contact avec nous pour partager une information. Nous la rencontrons sur son lieu de travail. Habillée en noir, elle ne souhaite ni nous donner son nom, ni qu’on la prenne en photo. Elle nous demande de la suivre dans un coin pour qu’elle n’ait pas de problème avec son employeur.

« Les collégiens viennent ici pour fumer, boire et se droguer. Des qu’ils quittent l’école, ils viennent s’assoir près de ce bassin. Certains viennent en couple pour faire de choses inappropriées. J’ai une fille et tous les jours elle doit assister à cela », dit-elle. Des fois, elle se fait vertement humilier quand elle essaie de leur faire entendre raison. « Ils m’insultent et m’humilient. À plusieurs reprises, nous appelons la police, mais ces derniers ne montrent jamais le bout de leur nez », explique-t-elle.

Outre ces collégiens, des individus louches prennent le relais le soir. « Vers  8 h ou 9 h, jeunes et moins jeunes dont plusieurs à motocyclette, se regroupent.  Ils font un vacarme assourdissant et empêchent les gens de dormir ».

Nazia exprime son amertume envers les policiers. « Kan nou appel la police, zamé zott vini. Sinon, ils apparaissent après deux ou trois jours et repartent bredouille », se désespère-t-elle.

« Boss, nek donne li sa ène kout… » 

Après avoir recueilli ces renseignements, nous nous dirigeons vers le poste de police le plus proche de la rue Maharashtra, notamment celui de Plaine Verte. À notre étonnement, il n’y a que trois jeunes policiers qui sont de garde. Nous leur demandons s’ils ont une idée du problème à la rue Maharashtra. « Oui, nou koné sa. Nou abitié fer patrol laba », répond un des policiers. Son collègue ajoute qu’il n’y a jamais eu de témoins qui veulent témoigner de ce problème ou porter plainte contre les perturbateurs.

Puis vint la scène qui se produit sous l’œil des deux autres policiers. Un homme, portant un T-Shirt rouge, entre dans le poste. « Boss, nek donne li sa ène kout, » dit l’homme qui remet un paquet de cigarette au jeune policier pour un prisonnier

Après quelques instants, un autre policier descend les escaliers. Nous lui faisons part de la raison de notre visite. « Passez demain matin, l’ACP n’est pas de service maintenant. »Nous nous sommes rabattus sur l’ACP le lendemain. En vain.