Des infirmiers affectés à la prison attendent toujours l’allocation de Rs 15 000

L’allocation de Rs 15 000 promise aux ‘frontliners’ qui avaient travaillé pendant le confinement continue de faire du bruit. Cette fois-ci, ce sont les infirmiers affectés à la prison centrale de Beau-Bassin, qui ont travaillé avec les prisonniers pendant la période de crise sanitaire, qui réclament leur dû. Actuellement, il y a environ 45 infirmiers qui prennent les devants pour réclamer cette allocation.

Sam (prénom fictif*) est un infirmier âgé d’une trentaine d’années affecté à la prison de Beau-Bassin. « On a travaillé à la prison avec des détenus venus de l’étranger. On courait le risque d’attraper la covid-19. Toutefois, on nous a ‘oubliés’ lors du paiement des allocations », nous explique-t-il.

Il précise que les infirmiers sont bel et bien inscrits avec le ‘Nursing Council’ de Maurice, ce qui a priori semble indiquer qu’ils ont bien droit à cette allocation, quoiqu’ils travaillent sous l’égide de la Discipline Forces Service Commission (DFSC) à la prison.

Il faut aussi souligner que malgré qu’ils aient droit à leur congé, ils ont dû travailler quand même, y compris durant les heures supplémentaires, avec le risque d’attraper la covid-19.

Sunil (nom fictif*) est un autre infirmier affecté à la prison. Il est marié, avec deux enfants de 9 et de 14 ans. Il se fait beaucoup de  souci par rapport au non-paiement de cette allocation. Ce père de famille nous décrit les tours de force qu’il a dû faire pendant la covid-19 pour ne pas apporter ce virus chez lui et contaminer ses enfants. « J’ai dû laisser tous mes vêtements et mes chaussures en dehors de la maison pour ne pas contaminer mon épouse et mes deux enfants. Tout cela pour qu’aujourd’hui, je dois attendre encore cette somme qui me permettra de faire quelque chose de plus pour ma famille », fustige-t-il.