Des importateurs remontés contre le retard dans la livraison des marchandises

 

La covid-19 a provoqué une contraction de l’économie mauricienne de l’ordre de 13 %. Dans ce contexte, s’était ajoute un nouveau problème dont Sunday Times avait fait état dans ses éditions précédentes, notamment le fait que de nombreux navires évitent la rade de Port-Louis, pour diverses raisons.

Parmi, il y a le manque d’espace, des droits portuaires trop élevés, des lourdeurs administratives, entre autres. Les retards dans la livraison des marchandises ont un impact certain sur l’économie mauricienne et par ricochet, sur les consommateurs, avec des risques de flambée des prix et de pénuries.

Pour résumer, ce n’est donc pas uniquement la pandémie et les frontières fermées qui contribuent aux pénuries de certains produits.

Comment font les compagnies qui se fient aux produits importés pour faire marcher leur business ? Avec le nouvel an qui approche, les compagnies auront des dépenses supplémentaires, par exemple avec les bonis de fin d’année, qui sont aussi une occasion pour les commerçants et importateurs de pouvoir rattraper la vente perdue pendant la covid-19.

En cette période de fin d’année, certains commerçants, qui sont en même temps des importateurs semblent être très remontés contre les autorités concernées. Déjà qu’ils n’ont pu travailler pendant le confinement, maintenant ces derniers doivent attendre environ 45 à 60 jours pour récupérer leurs articles, un processus qui prenait auparavant 25 à 30 jours, ce qui fait que l’argent que ces importateurs comptaient gagner reste bloqué environ 2 mois sur les bateaux.

Il semble que tous les secteurs qui dépendent des importations seront touchés, car en cas d’accumulations des retards dans l’importation des matières premières, il y aura des délais dans ces secteurs. En outre, ceux qui fabriquent des produits localement devront être prêts à avaler une pilule amere, car d’abord les matières premières vont tarder à arriver dans le pays, et de l’autre côté, les prix des matières premières coûteront plus cher.

Fawaz (prénom fictif), est dans le domaine de l’import-export. Il dit avoir constaté que ces derniers temps, les bateaux accumulent des retards, aggravés par d’autres retards énormes sur les transbordements de marchandises. « Certains bateau quittent la rade d’un pays en retard. Si un bateau a fait un retard en quittant la première rade et si le bateau doit transiter par divers pays, les retards s’accumulent », nous expliquent-il.

Les raisons derrière ce retard, selon lui : il y a des manœuvres militaires de la marine chinoise en mer, ce qui fait que les navires doivent avoir les autorisations d’entrer dans certaines rades et d’en sortir. Ce qui, naturellement, bouscule le trajet et les horaires des navires commerciaux.

Toujours selon lui, les bateaux envoyés pour livrer les marchandises sont plus petits que d’habitude car les compagnies maritimes affectées par la pandémie essayent de rogner les dépenses, car plus le bateau est gros, plus le coût pour accéder au port est élevé.

« En croyant que les pays sont en difficulté et n’arriveront pas à acheter les marchandises, les bateaux viennent avec moins de marchandises, mais ce n’était pas nécessaire, car les gens consomment la même quantité de choses qu’auparavant. Ce qui fait qu’il y a  pénurie pour certains produits sur le marché.

Fawaz note qu’il y a aussi un problème de manque d’équipements, cela parce que beaucoup de ports avaient mis en place une restriction sur les mouvements de bateaux en raison de la pandémie.

 

Neevedita Nundowah