Des erreurs à la base du faible taux de réussite ?

Pre-Registration Entry Exam (PREE)

Cela fait plusieurs semaines depuis que les résultats du Pre-Registration Entry Exam (PREE) ont été rendus publics. Plusieurs étudiants  commencent maintenant à hausser le ton vis-à-vis des autorités, dont le ministère de la Santé et le Medical Council. 

« C’est trop facile et injuste de nous pointer du doigt quand nous avons échoué, mais les responsables ne se donnent jamais la peine pour trouver les raisons derrière tant d’échecs. Personne ne s’intéresse à notre sort », martèlent plusieurs étudiants.

Cette année, les étudiants mentionnent une erreur dans le questionnaire du PREE 2018. « Dans le questionnaire, il y avait une même question deux fois. Sur 150 questions à choix multiples, la même question est revenue. De ce fait, nous ne pouvons garder le passing mark à 50 %, soit 75 points. Si un candidat ne connait pas la réponse une fois, il ne le connaîtra pas une deuxième fois. Donc sur une question, il perd deux points. C’est injuste », explique un étudiant, qui tient à garder l’anonymat par crainte de représailles des autorités.

Ce dernier se demande comment l’institution responsable de ces examens n’a rien trouvé d’anormal. Une correspondance du Medical Council of Mauritius avait alors été envoyée au Medical Council of India, qui en tant qu’examining body, avait la responsabilité de préparer les questionnaires. Selon une source au sein du Medical Council of Mauritius, les Indiens ont expliqué dans un rapport que la question doit être considérée comme deux questions différentes, donc aucune correction n’a été apportée à cela, nous fait-on comprendre.

Par ailleurs, les élèves s’insurgent également contre le fait qu’il n’y a aucun rapport post-examens qui aurait relevé les raisons des échecs. « C’est primordial de savoir quelles sont les raisons derrière ces échecs. Ce n’est pas parce que les élèves ont échoué qu’on doit les laisser à leur compte. Une solution doit-être trouvée au plus vite.  Il est triste que la situation soit aujourd’hui dramatique. Contrairement au Medical Council of India, l’Université de Cambridge soumet un rapport régulièrement pour permettre spécialement aux professeurs de bien cerner les lacunes des élèves », déplore un cadre enseignant.

Les étudiants sont également très critiques à l’égard du syllabus et des manuels utilisés dans la préparation de ces examens. « Certains étudiants ont pris connaissance d’un livre répondant au titre de Self-Assessment & Review of FMGE/MCI Screening Examination, par le Dr Kamal KV de l’Inde, et effectivement, certaines questions sont sorties de ce livre. Ceux qui n’étaient pas en présence d’une copie de ce livre ont été clairement pénalisés par rapport aux autres. C’est pour cela que nous décrions le fait qu’il y a un manque d’encadrement sérieux pour les étudiants », disent-ils.

En colère, les étudiants qui n’ont pas réussi aux examens de 2018 et leurs parents demandent ainsi l’annulation de ces examens. Les étudiants ne peuvent pas être tenus pour responsables pour un système qui ne fonctionne pas. Ils ne peuvent pas être pénalisés pour le manque de professionnalisme d’un Examining Body et le manque de communication entre le Medical Council de Maurice et celui de l’Inde», affirment-ils.  De ce fait, une lettre a même été envoyée au ministère de l’Éducation pour qu’une solution soit trouvée.  Sollicité pour une explication officielle, le Registrar du Medical Council est resté injoignable, étant engagé dans des réunions.

Des stages non rémunérés offerts dans les hôpitaux

Par ailleurs, plusieurs sont ceux qui s’insurgent contre une lettre du ministère de la Santé intitulé Placement at Regional Hospitals. «This Ministry is proposing to offer placement at the different five Hospitals to medical graduates who were unsuccessful at the last Pre-Registration Entry Examination held in May 2018. This placement will be without remuneration and will be held during weekdays from 09 to 16 hours. The duration of the placement will be for a period of sixteen weeks as from 04 july », selon la lettre du ministère de la Santé. Cependant, les étudiants qui ont reçu la lettre ne démordent pas. « Vivons-nous en 2018, un temps d’esclavage moderne ? On va nous faire travailler normalement sans rémunération ? C’est inacceptable », disent-ils.