Des bouchers réclament une baisse des ‘slaughter fees’ des animaux provenant de Rodrigues

Qui ne se souvient pas de l’épizootie de la fièvre aphteuse qui a grandement affecté les fermes de bétail à Maurice comme à Rodrigues en septembre 2016 ? Deux ans après, le pays n’a toujours pas récupéré son statut de F&M Disease Freedom Status de l’Organisation Mondiale de la Santé pour les animaux. Pourtant, l’importation de Rodrigues se fait au vu et au su de tout le monde. Par ailleurs, ils sont nombreux les bouchers qui réclament une baisse dans le prix d’abattage de ces animaux dits «local».

Marwan Dawood

Le ministre de l’Agro-Industrie, Mahen Seeruttun l’a confirmé à la suite d’une question du député Aadil Ameer Meea, mardi dernier au parlement.  Maurice et Rodrigues ne sont pas encore des « Foot and Mouth Disease Free Countries ». Il a également affirmé que l’importation des animaux de Rodrigues pour l’élevage est strictement interdit.   Par ailleurs, Mahen Seeruttun a expliqué que le programme de «sero-surveillance » est toujours pratiqué et durera jusqu’à la semaine prochaine et que le gouvernement fera une application auprès de l’Organisation mondiale de la Santé des animaux à la mi-décembre de cette année si le niveau de «positive Non-Specific Protein (NSP) » dans les animaux ne dépasse par les 5%.

Aadil Ameer Meea trouve ainsi aberrant que les animaux sont importés par la Mauritius Meat Authority (MMA) pour être tués pour la consommation locale mais que les autorités interdisent l’importation pour l’élevage.  Il faut savoir que depuis le début de l’année jusqu’à ce jour, ils sont au nombre de 1 938 cabris et moutons et 204 bœufs importés de Rodrigues par la MMA pour le marché local.  Cependant, dans le milieu concerné, certaines personnes parlent d’une pression exercée par un importateur de bétail pour que le marché rodriguais ne s’ouvre pas d’aussitôt.  « Saviez-vous qu’il y a un importateur qui achète des animaux de Rodrigues à la MMA pour l’élevage ? Cela se fait en toute opacité », affirme une source qui connait le dossier.  Mahen Seeruttun rejette avec force l’argument de pression.  Il est important de noter que depuis 2016 aucun nouveau cas de la fièvre aphteuse n’a été rapporté.

Grogne de la communauté des bouchers

«Nu pas kapav asté enn minor ek enn BMW lor mem prix. Nous pas dire ki zanimo Rodrigues pas bon mais Sud Afrik enn lot qualité produit. Kifer nou paye pareil ? », se demandent les bouchers.  Ces derniers évoquent ainsi un manque à gagner conséquent qui les pousse à mettre la clé sous le paillasson. Un appel est alors lancé pour que les autorités revoient leurs copies dans cette situation.