Depuis trois ans, les chiffres tournent autour de 77%

Certificate of Primary Education ( CPE)

Cette année, 22 092 candidats, dont 17 099 pour la première fois, ont pris part aux examens du Certificate of Primary Education  (CPE).  Le taux de réussite est de 76,96%. Plus de 424 candidats, soit 139 garçons et 285 filles ont obtenu 6A+.  1 640 ont eu 24 unités ; 729 candidats ont décroché 23 unités ; 965 ont obtenu 22 unités ; 1 504 ont eu 21 unités et 1 620 ont décroché 20 unités. Il faut dire que depuis trois ans, les chiffres tournent autour de 77%. Par ailleurs, nous avons rencontré quelques prodiges du CPE durant la semaine. Ainsi ils nous racontent leur parcours. 

Quant aux écoles ZEP, il semble que le taux de réussite a connu une légère baisse.  Sept écoles de la Zone d’Education Prioritaire (ZEP), notamment Aimé Cesaire Govt School et Bois des Amourettes Govt School, entre autres, ont pu assurer l’admission de leurs élèves dans les établissements nationaux de l’île.

Or, les filles restent toujours en tête de liste. À noter que des 8 478 candidates, 6 909 filles ont réussi aux examens.

 

Vinod Seegum : « Il faut féliciter les enseignants du Standard VI » 

vinod

Le président de la Government Teachers’ Union (GTU), Vinod Seegum, a déclaré que cette année le taux de réussite représente 76.96%, en  2015 – 77.68%, 2014 – 77.21%, et 2013- 77.48%. Il a fait ressortir que depuis trois ans, les chiffres tournent autour de 77%.

Vinod Seegum a fait ressortir que les étudiants qui ont failli dans un seul sujet, prendra part au ‘resit’ le 20 décembre.  « Avec le ‘resit’ le taux de réussite globale pourrait passer de 76.96%  à 85% à 86%. De ce fait, on pourrait dire qu’on a respecté la norme internationale en termes de réussite des examens. Bien sûr on ne peut atteindre le chiffre de 100% », a soutenu l’enseignant-syndicaliste, qui a rappelé que c’est le GTU, qui avait proposé au ministère de l’Éducation de ‘resit’.

Le président du GTU a poursuivi en disant qu’il faut féliciter les enseignants, plus particulièrement ceux du Standard VI, qui, dit-il, n’ont épargné aucun effort pour encourager les élèves à réussir aux examens du CPE.

Vinod Seegum a affirmé qu’il y a une reprise au niveau des écoles primaires, faisant de Zone d’Education Primaire (ZEP) et ce en termes de réussites aux examens du CPE malgré que ces institutions œuvrent dans des conditions difficiles. « Il faut bien encadrer les  élèves fréquentant les écoles ZEP pour que le taux de réussite puisse connaître une amélioration », dit-il.

 

Les prodiges du CPE racontent leur parcours
Haseeb Muhammud Bonamally : « Je veux être astronaute » 

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Né en Angleterre, Haseeb Muhammud Bonamally est venu à Maurice quand il était bébé, âgé d’un an seulement. Aujourd’hui, à l’âge de 11 ans, il fait la fierté de ses parents. Certes, ce dernier a décroché 6 A+ aux derniers examens du CPE et s’est assuré une place au sein du prestigieux Collège Royal de Curepipe. Son père, Habib Bonamally, a fondu en larmes devant notre caméra en exprimant, non sa fierté, mais comme il dit, sa joie et son bonheur. « On apprécie  l’effort qu’il a fourni. Il doit toujours avoir les pieds sur terre », dit Habib Bonamally.

En poursuivant, ce dernier nous indique que sa progéniture suit actuellement des cours de mémorisation du Coran. « La lecture coranique est primordiale dans la vie. Au niveau académique, nous ne lui imposons rien. Il sait ce qu’il doit faire. Il faut que les parents cessent de mettre la pression sur les jeunes. S’il veut se défouler devant la télé, on le laisse. Avant d’aller prendre part aux examens, il nous disait ceci : Si mone fini vizé, kifer mo bizin réviser ?  et aussi,  Don’t worry, i will not let you down. »

Or, le petit fan des Reds prend la parole. Avec un air humble et timide, cet élève de Sir Veerasamy Ringadoo Government School nous relate son expérience en tant qu’élève de cette dernière cuvée du CPE. « Ça a été parfait.  La lecture coranique et la révision, tout s’est bien passé. Comme je lisais le livre sacré depuis que j’étais enfant, j’ai pu « managed ». Maintenant, comme je suis en vacances, je partirai à l’hôtel avec mes parents et mardi, escalader Pieter Both avec des amis. À l’avenir, je veux être astronaute, et imam. Je compte bien retourner en Angleterre pour les études. »

 

La mère d’Ashil : « Nous sommes des parents plus que satisfaits »

Tamannah-et-ses-parents

À 11 ans, Ashil Tishallsing Bhoolee a pu raviver la joie au sein de la famille, grâce à ces bonnes notes qu’il a obtenues  aux examens du CPE. Avec six 6 A+, il continuera à rendre le sourire à ses proches dans les années à venir. Élève de Moka Government School, Ashil sera à partir de 2017, membre de la grande famille du Mahatma Ghandhi Institute. Ce dernier a été son troisième choix. Sa mère nous relate au téléphone que rien ne peut lui effacer cette joie immense. D’ailleurs, M. et Mme Bhoolee étaient tout à fait persuadés et confiants de la performance  de leur aîné.  « Il a toujours été un bon garçon à l’école comme à la maison », a affirmé la mère.

Le stress a pris le dessus depuis la veille des résultats déjà. Notre interlocutrice atteste que son fils était plutôt patient de savoir dans quelle école, il sera admis. À sa grande surprise, il a bien obtenu un établissement de son choix. À entendre la mère, l’émotion était sans doute au rendez-vous ce lundi-là.

À ce jour, l’étape suivante  pour Ashil est d’être un futur lauréat, ainsi se réalisera son plus grand rêve : devenir ingénieur automobile. Grâce au soutien de ses parents, la star de la famille  poursuivra son rêve à grands pas et espère pouvoir un jour atteindre son objectif.

Cette année a été riche en révisions pour le petit garçon et d’ailleurs, c’est la seule façon de bien réussir aux épreuves, selon Mme Bhoolee. Fasciné des jeux vidéo, il a su mettre de côté  son passe-temps favori pour s’adonner aux révisions. Aujourd’hui, il n’a aucun regret.

 

Tamannah Karmaraj : « J’aimerais être scientifique »

tiagesh-mohit

Habitante de Vacoas, Tamannah Karmaraj est très fière de ses résultats. Ayant bossé très dure pendant six ans, elle ne compte pas s’arrêter de sitôt. Son père, Nosib Karmaraj, nous affirme qu’en tant que parents, il faut tout d’abord un bon encadrement pour qu’un enfant puisse apprendre. Ayant été lui-même un élève d’une ‘star school’, ainsi que sa femme, il nous dit que ce n’est pas une question de génétique. « En tant que papa de Tamannah, je suis très fier de sa performance, elle a fait beaucoup d’efforts. Depuis la 4eme  , elle a eu un bon encadrement. Ma femme et moi étions au collège QEC et RCPL respectivement, mais cela ne veut pas dire qu’elle allait s’assurer automatiquement une place dans une star school. Ça ne marche pas comme ça. Il faut persévérer », nous dit-il. Pour les révisions, les parents ont aidé la petite prodige en lui faisant faire des test papers. Nosib Karmaraj nous dévoile sa façon de faire : « Elle est libre de regarder la télé quand elle veut. Elle est une fille très appliquée et nous ne mettons aucune pression sur elle. »

Quant à Tamannah, cette dernière nous indique que les examens du CPE étaient assez stressants mais qu’elle a pu se concentrer tout au long des examens. «  Je suis très contente d’avoir 6 A+ et être admise au QEC et dans l’avenir, j’aimerais être scientifique quand je serais grande. Je suis très heureuse en ce moment et je tiens à remercier mes parents et mes profs qui m’ont beaucoup soutenue tout au long de cette étape. » Le secret de sa réussite : « Quand je retournais de l’école, je travaillais les ‘‘past exam papers’’. Puis la nuit, je me détendais devant la télé avant d’aller me coucher. ». Comme elle l’a dit, ‘practice makes perfect’. La famille Karmaraj souhaiterait remercier tous ceux qui ont aidé Tamannah dans sa vie et qui continueront de le faire.

 

Tiagesh Mohit : « Mon rêve, devenir lauréat »

L’attente  semblait interminable ces dernières semaines pour la famille Mohit. Tiagesh Mohit fréquentait l’école primaire de Sambhunath Government School à Phoenix. Il est maintenant entré dans les annales des meilleurs résultats du CPE, surtout que cette année était la dernière.  Avec cinq A+, Tiagesh obtient le Collège Royal de Curepipe, qui a été son premier choix après celui de Port-Louis et le MGI.  Il  fait la grande fierté de sa famille.  Passionné et amoureux des livres, il  a la chance d’avoir une maman enseignante qui le motive deux fois plus. D’ailleurs, il a reçu tout l’encouragement possible de ses parents.

Lundi matin, le stress était au rendez-vous au domicile des Mohit, mais selon la mère  de l’adolescent : « Je suis restée confiante car il a toujours été un bon élève ». Quand elle a annoncé la nouvelle à son fils par téléphone, mais le petit garçon ne croyait pas ses oreilles. Il voulait à tout prix se rendre à l’école pour y voir de ses propres yeux.  À sa grande joie, le verdict est le même.  Il nous avoue, les yeux  pétillants de joie, que ses efforts ont porté leurs fruits.

« Je souhaite devenir un grand avocat », a-t-il ajouté. Plus prêt que jamais, il est déterminé à donner le meilleur de lui-même pour rendre ses proches fiers et pour s’assurer un bon avenir. Aîné de la famille, son petit frère, âgé de 7 ans, semble être émerveillé par cette nouvelle qui a tout changé cette semaine.  « Je pense continuer dans  cette voie ou même  viser plus haut car mon objectif à partir d’aujourd’hui est  avant tout de devenir lauréat », a-t-il affirmé.

Or, lors de notre rencontre avec la famille Mohit, la mère, enseignante, nous partage ses sentiments en ce qui concerne le Nine-Year Schooling«  J’ai des doutes car on n’est pas tout à fait informés ». Elle est d’avis que la compétition sera toujours présente, car il s’agit de lutter pour avoir les meilleures écoles possibles.

Par ailleurs, elle a tenu à donner un conseil aux élèves qui seront bientôt admis en secondaire en 2017 : « Beaucoup de sacrifices, de persévérance et de croyance ». Elle souligne que son fils a fait des sacrifices pour  parvenir à un tel succès.  Les efforts ne s’arrêtent pas ici, mais c’est un bon début.

 

Parents insatisfaits et mécontents

Plusieurs parents d’élèves, ayant obtenu 6A+ aux examens du CPE 2016 sont mécontents du fait que leurs enfants n’ont pas eu des places dans les collèges nationaux, plus particulièrement aux collèges Royal de Port-Louis et Curepipe.

L’un d’eux  nous a déclaré que le gouvernement et le ministère de l’Éducation auraient dû satisfaire les attentes des parents et élèves concernant le dernier examen du CPE. « Nous ti pou bien content qui mo zenfant ti pou gagne collège Royal de Port-Louis ou collège Royal de Curepipe parcequi ça même dernier examen CPE ça, c’est-à-dire avant l’introduction Nine-Year Schooling.  Ene place dans ène ça banne collèges là ti pou faire honneur à nous famille », dit-il.

À noter que chaque année, ces établissements scolaires réservent environ 250 places pour les élèves qui obtiennent des meilleurs résultats.  Il faut aussi dire que 139 garçons ont réussi à obtenir 6A+ aux examens du CPE 2016.

 

Sajjad Auckbarally : “Mo pas dakor avek rezilta

Cet habitant de Coromandel est hors de lui. Sa fille est une candidate privée qui a participé aux examens du CPE cette année. Les résultats qu’elle a reçus ne reflètent pas ses capacités académiques. Sajjad Auckbarally a demandé une nouvelle révision, voire correction des épreuves et a exigé que trois autres personnes assistent à cette épreuve, car il n’a pas confiance dans cet organisme qu’est le Mauritius Examinations Syndicate (MES).

Comme beaucoup de parents, Sajjad Auckbarally est dans le flou. Certains parents s’interrogent sur le fait qu’une place n’a pas été allouée à leurs progénitures au collège de leur choix même s’ils ont obtenu de très bons résultats. D’autre part, cet habitant de Coromandel n’est, lui pas satisfait des résultats de sa fille. Car cette dernière est plus brillante que ce que révèlent ses notes. Pour être rassuré, il a demandé à ce que le MES refasse une correction mais cette fois en présence de trois autres personnes, à savoir un private teacher, un school inspector et un homme de loi. Il a eu vent des plaintes d’autres parents suite à la préparation de la liste des places obtenues dans des collèges et cela ne le rassure guère.

De son côté, le MES ne veut pas se plier aux exigences de ce parent et lui aurait demandé de faire confiance à son personnel. « Mo pas faire zotte confiance moi. Péna clarté ditout dans sa rézilta là. Zotte pé zouer avec l’avenir zenfan », lâche-t-il, dégoûté par l’attitude des autorités.