Finalement les célébrations de sa victoire devant le Privy Council tournent au vinaigre. Si le Premier ministre voulait profiter du fait qu’il a été blanchi par la plus haute cour d’appel de la République de Maurice, pour créer un feel good factor dans le pays dans une année électorale, Vishnu Lutchmeenaraidoo s’est finalement posé comme un vrai «metter baton dan la roue ». En démissionnant du gouvernement et du parlement, jeudi, Vishnu Lutchmeenaraidoo, forces Pravind Jugnauth à rabattre ses cartes. Les options, le Premier ministre n’en a pas 100…
Le Premier ministre rentre au pays ce dimanche 24 mars et son retour s’annonce mouvementé d’autant plus que sa réaction est plus qu’attendu dans le sillage de la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo. Éprouvera-t-il du regret pour le geste de son ancien ministre des Affaires étrangères ou va-t-il dilapider ce dernier ? Pravind Jugnauth voit ainsi s’offrir devant lui, deux options. Tenir des élections générales anticipées ou tenir une partielle au numéro 7, Piton/Rivière du Rempart. Dans l’opposition, toutes les partis réclament la tenue des élections générales au plus vite, alors que sur les bancs du gouvernement, le chief whip a pris tout le monde de court pour dire que le gouvernement se prépare pour une partielle. Bobby Hurreeram subira-t-il les foudres de Pravind Jugnauth pour avoir défié Navin Ramgoolam dans une éventuelle partielle ? La réponse se trouve au Sun Trust. «Bobby ine koz ek l’émotion ! Li tellement plongé dan ceki li dire, ki li blié parfois », dit-on chez les Oranges.
Budget, inaugurations des routes, Metro Express, et autres…tant d’évènements pour Pravind Jugnauth. Ce dernier se retrouve aujourd’hui, définitivement, à la croisée des chemins. Si les dires de Bobby Hurreeram sont correctes et que le gouvernement décide de tenir une élection partielle à la veille des élections générales, cela impactera à coup sûr, sur le déroulement des législatives. Cependant pour plusieurs observateurs, Pravind Jugnauth aura du pain sur la planche et les prochaines semaines s’annoncent décisive. La rentrée parlementaire n’arrange en rien les affaires du gouvernement qui sera certainement confronté aux questions embarrassantes de l’opposition… Vivement la politique mauricienne !
Marwan Dawood
