Dans un centre quarantaine à Quatre-Bornes : Un septuagénaire et sa famille privés de repas « mangeables »

Les frais de quarantaine, imposés à des Mauriciens retournant depuis l’étranger, continuent de faire grand bruit. Une famille mauricienne dénonce un véritable calvaire au centre de quarantaine.

Samad Owaris, 79 ans, son épouse de 69 ans et  son fils sont retournés de l’Angleterre le jeudi 8 octobre. La famille Owaris était bloquée en Angleterre depuis plusieurs mois avec la fermeture de nos frontières. « J’aurais dû être de retour dans le pays depuis avril, mais cela n’a pas été possible », nous explique le vieil homme d’un ton las.

Le vol de la famille Owaris était prévu pour le 25 septembre, soit avant que la quarantaine ne devienne payante le 1er octobre. Or, ce vol a été annulé pour des raisons inconnues et la famille Owaris a dû se rabattre sur le vol prévu pour le 7 octobre. « Boukou miser nou ine passer pour reussi rentre Maurice », dénonce le septuagénaire.

La famille a dû débourser de frais exorbitants de quarantaine, s’élevant à Rs 35 000 par personne. Notons que ces frais de quarantaine varient, selon les hôtels. Certains exigent Rs 35 000 tandis que d’autres, à l’instar de l’hôtel Maradiva, peuvent même réclamer plus de Rs 400 000.

La famille Owaris a foulé le sol mauricien le jeudi 8 octobre. C’était une joie inexpressible de revoir leur pays natal, après des mois d’inquiétude au Royaume-Uni. Mais elles ne savait pas ce qui l’attendait au tournant…

La famille Owaris a été conduite au centre de quarantaine à Quatre-Bornes. C’est là que leur calvaire va débuter. À leur arrivée dans cet hôtel, il n’ont pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. « Nou ine payer pu vine ici. Nous attan gagn au moins ene repas convenable, même si zis lentille ek satini, nou ti pu manzer », dénonce l’épouse de Samad Owaris.

Vendredi matin, pour le petit déjeuner, la famille reçoit deux miches de pain, du beurre, du Yoplait et une salade de carottes et d’haricots. « Je n’ai pas pu manger ce repas vu l’état de ma santé », explique Samad.

En effet, Samad Owaris souffre de plusieurs complications de santé comme le diabète, une tension artérielle élevée et de complication cardiovasculaire. Il doit avoir un repas diététique. Ce qui est loin d’être le cas au centre de quarantaine. En outre, il déplore la lenteur des médecins affectés au centre de quarantaine pour avoir ses médicaments.

Samad Owaris a même été menacé de détention prolongée au centre de quarantaine si lui ou les autres membres de sa famille continuaient de protester. Désespéré, alors que la famille ne recevait pas de nourriture, Samad Owaris devait même prendre contact avec la police de Quatre-Bornes, en espérant que ces derniers allaient venir le secourir, mais les policiers devaient lui répondre : « La police okip zis ban cas criminel et non pas ban cas comme ça. Nou pa pu kapav fer narien pu ou ».

On ne peut qu’espérer que son calvaire prendra fin le plus tôt possible.