Dans le sillage de la décison maladroite de l’ancien maire Ken Fong…Agitations au marché de Rose-Hill

La décision de l’ancien maire de Beau-Bassin/Rose-Hill, Ken Fong, de fermer le marché de Rose-Hill les jeudis pour permettre le nettoyage continue de provoquer la colère des maraîchers, avec quelques incidents jeudi dernier, qui ont nécessité l’intervention de la police.

Depuis l’enlèvement du confinement, l’ancien maire de Beau-Bassin/Rose-Hill avait annoncé que le marché de Rose-Hill fermerait plus tôt les jeudis pour le nettoyage.

Mais cette décision avait été mal accueillie par les conseillers de l’Opposition de la municipalité. Même les conseillers qui se trouvent dans la majorité n’étaient pas d’accord.

La raison pourquoi cette décision avait été mal accueillie : avant le confinement, le nettoyage se faisait les dimanches après-midi, mais l’ancien maire, Ken Fong, avait fait ressortir que si les ‘cleaners’ devaient travailler les dimanches, la municipalité devra leur payer les heures supplémentaires. Selon lui, la municipalité n’avait pas les moyens de payer ces heures supplémentaires.

Des conseillers expriment leur désaccord

Le conseiller Olivier Barbe nous explique qu’en prenant connaissance de la décision de l’ancien maire, lui-même et d’autres conseillers avaient objecté, en expliquant que cela constituerait un manque à gagner pour les maraichers, qui ne pourront plus travailler les jeudis dans l’après-midi. Ils devaient aussi souligner que les maraichers étaient déjà très affectés par le confinement. Le conseiller Barbe avait même déposé une motion pour que les maraichers soient exemptés des ‘trade & market feespour un moment, pour qu’ils puissent sortir la tête hors de l’eau, mais cette motion avait été rejetée.

Olivier Barbe était revenu à la charge en posant des questions sur la propreté du marché. Les réponses des conseillers du ‘Muvman Liberater’ (ML) lui avaient fait comprendre que le marché était dans un état déplorable. « Je leur ai alors dit que c’est là un aveu de taille. Alors que le ML a été au pouvoir depuis 2015, ce n’est qu’en 2020 qu’on décide de faire le nettoyage du marché », nous explique Olivier Barbe.

Il nous confirme que lors de la prochaine réunion du conseil municipal, lui et d’autres conseillers vont venir de l’avant avec plusieurs recommandations sur ce sujet, et s’attendent à ce qu’elles soient acceptées.

Les maraichers dans une vive colère

Au début, les maraichers avaient accepté que le nettoyage se fasse jeudi, croyant qu’il s’agissait-là d’une décision provisoire, mais systématiquement, le nettoyage se fait désormais tous les jeudis après-midi. Ce qui fait que les maraichers du marché de Rose-Hill, dont de nombreux pères et mères de famille, sont très remontés.

Jeudi dernier, au marché de Rose-Hill, les esprits s’étaient échauffés, à tel point que la police de Rose-Hill avait été mandée sur les lieux pour les calmer.

À la fermeture, il devient incommode pour les maraichers de remballer leurs légumes et autres marchandises pour les réinstaller le lendemain. De plus, il y a certains marchands qui n’ont pas les moyens de transporter leurs légumes à plusieurs reprises.

« Banla bizin met lord dans zot travay avant, lerla vinn met lord dans nou travay ! Soi-disant bel netoyaz zot pe fer, mais mouche ki sorti dans toilet pe envahir bazar la. Zot meme pose lor bane manzé, be ki hygiene zot pe kozer ? », fulmine un des maraichers.

Les maraichers nous expliquent qu’ils avaient déjà subi une énorme répercussion sur leur vente avec le confinement. Maintenant, en arrêtant le travail à midi les jeudis et les dimanches, il y a un manque à gagner. Qui plus est, le prix pour la location de l’étal est resté le même.

Les marchands réclament à ce que la mairie prenne en considération leurs demandes. Ils disent d’emblée qu’ils sont d’accord à ce que le nettoyage se fasse, mais il faut impérativement faire cela les dimanches, dans l’après-midi. Ils veulent nettoyer la partie haute de leur étal eux-mêmes, et que la municipalité se charge de nettoyer le sol, et demandent à ce qu’on leur octroie une heure les dimanches, en début d’après-midi pour qu’ils le fassent. Certains marchands demandent à ce que la mairie les autorise à installer des étals pour le stockage de leurs légumes, au lieu de laisser leur marchandise chez d’autres marchands.

Et en dernier, des maraichers proposent même à ce que la mairie revoie les règlements qui sont appliqués au marché, qui datent de plus de 40 ans. Selon eux, il faudrait appliquer les lois et les règlements en les adaptant avec l’évolution du temps.

 

Neevedita Nundowah