Criminalité : Un crime de plus, c’est un crime de trop !

En dix jours, le pays a connu une série des crimes sanglants. Est-ce que ces crimes sont une indication de ce que nous réserve l’année 2021 ? Est-ce que la police a des effectifs suffisants pour parer à toute montée de la criminalité. Est-ce que ces effectifs sont déployés de façon optimum ?

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, est passé à la télévision nationale pour faire une déclaration concernant des changements à l’appareil policier, pour mieux assurer la sécurité de la population. Nous ignorons à ce stade les mesures qui seront prises et les lois qui seront implémentées par les autorités pour assurer la sécurité de la population.

En attendant, il convient de passer à la loupe les crimes qui ont alimenté l’actualité les dix premiers jours de 2021.

Le premier crime de cette année-ci, qui a eu lieu le 1er janvier 2021, s’était déroulé aux petites heures du matin à Petite-Rivière. Louis Michael Carpen, 35 ans, n’a pas digéré le fait que sa compagne Annick Lafleur, 40 ans, se séparait de lui. Ce dernier s’était ainsi rendu dans une fête où se trouvait la victime avant de la poignarder mortellement. Il a été placé en arrestation. Trois autres suspects, dont deux mineurs, ont été aussi interpellés dans cette affaire, pour complicité.

Deux jours plus tard, le dimanche 3 janvier, le corps sans vie de Harmawati Dhunnoo, 80 ans, a été découvert par son fils dans sa maison à Valton, Montagne-Longue. L’auteur de ce crime est toujours recherché par la police, après plus d’une semaine d’enquête. L’autopsie a conclu que la mort de l’octogénaire était due à une compression de la nuque.

Le même jour, Andy Augustin, 37 ans, a été agressé par un jeune de 23 ans, Axcel Youcouablé. Les faits se sont déroulés sur la plage de Flic-en-Flac. Le jeune homme aurait avoué son forfait, et affirmé qu’il a donné un coup de poing à la victime lors d’une bagarre. Ce dernier, transporté à l’hôpital, a rendu l’âme trois jours plus tard, soit le mercredi 6 janvier. Selon le rapport de l’autopsie, la mort de la victime est due à une hémorragie intracérébrale. Le suspect dans cette affaire a été maintenu en cellule policière sous une accusation provisoire de meurtre.

Hors-Texte

La police est-elle effectivement déployée ?

Certes, la police ne peut être partout à la fois. Mais il convient de se poser des questions si le déploiement de la police, dans les différents postes de police, est fait de façon efficace. Par exemple, on peut se demander s’il y a suffisamment de patrouilles policières ou d’unités d’intervention dans un poste de police quelconque pour dissuader les malfaiteurs ou pour intervenir promptement.

D’un autre côté, nous avons tous été témoins, lors de la comparution en cour du ministre Yogida Sawmynaden ce 7 janvier, de l’impressionnant déploiement des policiers aux abords de la cour de Port-Louis. Il y avait des centaines d’éléments de la force policière, comprenant la police régulière, la SMF, la SSU et le GIPM, entre autres. On a même pu voir des ‘snipers’ sur les toits des immeubles de la capitale.

Etaient-ils là pour protéger les membres du public, ou pour parer à tout dérapage éventuel ou… pour créer un cordon impénétrable autour du ministre Sawmynaden ? Ceux présents ont pu voir que ces éléments de la police ont changé de lieu une fois que le ministre Sawmynaden est sorti de la cour de Port-Louis pour regagner sa voiture.

Est-ce que la police donne une plus grande priorité à la protection d’un ministre ou  d’un VIP qu’à la protection du public ? En tout cas, avec le nombre de crimes en hausse, la population ne se sent pas vraiment en sécurité. La police doit revoir ses priorités. Il y a urgence.