Crime à Curepipe : Shrutee Awotar ne verra jamais l’Angleterre

 

Shrutee Awotar, 21 ans, avait un avenir radieux devant elle, mais elle a été poignardée à la fleur de l’âge ce dimanche 31 janvier en plein centre-ville de Curepipe par son ex-amant. Sa soeur Pragati nous fait le récit de ce drame.

Shrutee, 21 ans, était l’aînée d’une fratrie de trois sœurs. Elle assumait pleinement son rôle de grande sœur et agissait même comme une mère pour ses benjamines. Ces dernières racontent que Shrutee, aussi connue comme Ourvashi, faisait de son mieux pour offrir un petit quelque chose à tous les membres de sa famille à chaque fin de mois. La jeune femme, décrite comme joviale, aimait passer du temps avec sa famille. Elle caressait souvent le rêve de visiter l’Angleterre.

La mort inopinée de Shrutee ce 31 janvier a laissé un grand vide dans la vie des Awotar. À Curepipe, c’est toujours le désarroi chez les proches de Shrutee.

Shrutee est née à Bel Air, mais cela fait des années que ses parents ont élu domicile à Curepipe, car la grand-mère maternelle de Shrutee, qui avait des problèmes de santé, avait besoin qu’on s’occupe d’elle.

La jeune Shrutee a alors fait toute sa scolarité dans des établissements scolaires à Curepipe. Deux ans de cela, elle avait décidé d’arrêter ses études après le SC, et devait commencer à travailler dans des hôtels.

A la même période, Shrutee avait fait la connaissance de Sanjeev Nurkoo, 28 ans. Ce dernier, qui louait une maison à Rivière-du-Poste, devait retourner les clés de la maison parce qu’il ne travaillait pas, et devait des mois de loyer. C’est alors qu’il a cherché refuge chez Shrutee pour quelques jours. « Li ti vine rest kot nou ziska ki li gagn ene lot lakaz, me finalement line rest ici mem », nous fait comprendre Pragati.

Le jeune homme de 28 ans était jaloux, et c’est la raison pourquoi Shrutee a dû arrêter son boulot à l’hôtel. Depuis, elle avait commencé à travailler à la station-service Shell comme caissière. Elle aidait ses parents à la maison.

Durant ces deux ans, Sanjeev rentrait souvent chez eux sous l’influence de l’alcool. Il faisait du bruit et se comportait mal avec tous les membres de la famille. Il fallait lui parler pour pouvoir le calmer. Ayant eu ce genre de comportement pendant ces deux longues années, Sanjeev a dû aller vivre chez un de ses oncles à Vacoas, pour retourner peu de temps après chez Shrutee. Pragati raconte que « Sanjeev, malgré kuma li ti été, mama et papa ti pe get li kuma zot zenfant même. Tou saki ti pe fer pou nou, ti pe fer parey pou li. »

En ce 31 janvier fatidique, Shrutee avait parlé avec sa sœur. Elle a dit qu’elle allait à un guichet automatique avant de rentrer, car le soir ils allaient tous dîner dans un restaurant pour célébrer l’anniversaire de sa maman, qui fêtait ce jour-là ses 53 ans.

Mais elle ne devait jamais retourner à la maison, cat elle devait être mortellement poignardée par Sanjeev en pleine rue à Curepipe.

Dans l’après-midi, un voisin est venu informer les Awotar que Shrutee a été poignardée. Les proches de Shrutee au début ne voulaient y croir, mais une fois sur place, Pragati avait été informée par la police que Shrutee était décédée. Sa mère est venue juste après, et a été conduite au poste de police par des policiers. Pragati raconte, « Mama ti station kan mone alle laba. Line deman mwa, kot li ? Mone dir li, line fini aller. Mo mama ti pensé line ale lopital. Lerla mone dir li non, line décédé. »

Sanjeev Nurkoo n’avait jamais donné de signes qu’il pouvait faire une telle chose, nous relate Pragati. La famille est très remontée contre lui, ayant coupé tout contact avec son père et sa mère, qui vivent séparés. Il avait été accueilli à bras ouverts par la famille de Shrutee. Elle se demande comment il a pu commettre un tel crime, tout en sachant que la mère de Shrutee allait fêter ses 53 ans ce jour-là ?

 

Neevedita Nundowah