Covid-free Scandals-packed

Y a-t-il toujours quelqu’un au sein de ce gouvernement qui peut se targuer de respecter la méritocratie et le « woman empowerment » ? Une professionnelle ayant une riche carrière au « Mauritius Standards Bureau » (MSB) a été forcée à la démission, n’ayant pas été titularisée au poste de CEO dont elle a occupé l’intérim pendant huit longues années. Rashida Nanhuck a été vulgairement évincée au profit d’une Sandhya Boygah qui n’a aucune maîtrise en termes de standardisation, contrôle de qualité, analyse ou métrologie. Humiliée, cette professionnelle a choisi de claquer la porte, car la dignité n’a pas de prix.

Sandhya Boygah aurait pu être nommée ailleurs. Pourquoi a-t-il fallu absolument la caser au MSB en changeant d’abord de board et en créant ensuite le poste de « General Manager » pour elle ? Et tout cela en contournant un avis légal ! Que cache cette nomination ? Car motivation politique, il y en a bien eu. Elle trahit l’obsession d’une mainmise absolue que le gouvernement veut avoir sur toutes les institutions de l’État. Au détriment de la méritocratie, la transparence ou la bonne gouvernance. Contrairement à son manifeste électoral de 2014 où ce gouvernement ne jurait que par ces valeurs désormais reléguées aux oubliettes.

Il ne faut surtout pas compter sur Pravind Jugnauth pour redresser la barre. Un Premier ministre qui choisit de dédouaner ses ministres alors qu’il y a une enquête de l’ICAC en cours sur l’approvisionnement des équipements médicaux ne peut prétendre se soucier des paramètres de la loi ou des intérêts publics. Sinon, il n’aurait pas statué que « dan nou côté pena fraudes », bien que les connexions politiques avec le pouvoir, dont un Senior Minister, sont dévoilées quasi quotidiennement. Et que les irrégularités sont de plus en plus évidentes. Évidemment, le chef du gouvernement n’y voit, lui, rien de compromettant, aveuglé qu’il semble être par l’arrogance du pouvoir.

Cette arrogance du pouvoir, c’est le peuple qui en paie les conséquences. Tout comme il continue de casquer les frais de certaines mesures irrationnelles prises par le gouvernement. Malgré la démonstration de force dans les rues de Port-Louis samedi dernier, l’hôtel du gouvernement persiste et signe, faisant comme bon lui semble. Le fait que Maurice soit Covid-free lui sert d’échappatoire pour justifier les abus. Mais les scandales qui secouent le pays ne passent pas inaperçus aux yeux des instances internationales, dont l’Union Européenne qui nous a inscrit sur sa liste noire. Peut-on la blâmer ?