Un an jour pour jour après le spectaculaire confinement décrété dans la ville de Wuhan, désormais débarrassée du coronavirus, nombre de pays n’ont toujours pas d’autre solution que de restreindre déplacements et activités pour espérer en finir avec une épidémie qui ne faiblit pas.

«Nous sommes à 400 000 morts, et cela devrait atteindre beaucoup plus que 600 000», a ainsi déclaré, vendredi, le nouveau président américain Joe Biden, qui n’avait jamais évoqué un bilan si lourd.

À Wuhan, berceau de la pandémie qui a fait plus de deux millions de morts, la ville est désormais totalement débarrassée du virus depuis mai dernier, même si un regain épidémique limité s’est matérialisé, ces derniers jours, dans d’autres régions de Chine. Pékin a entamé, vendredi, le dépistage de deux millions de ses habitants après quelques cas de COVID-19, dont certains du variant anglais.

Mais à Wuhan, l’ambiance est désormais à la fête après un confinement strict, sans précédent dans l’Histoire, ayant vidé entièrement les rues de cette ville de 11 millions d’habitants.

De nouvelles restrictions entrent ainsi en vigueur samedi pour répondre à l’inquiétude qui monte, face aux dangers représentés par les variants du coronavirus, en dépit de la lassitude qui, elle aussi, grandit.

Le variant du coronavirus découvert pour la première fois en Grande-Bretagne pourrait être plus mortel encore, selon le premier ministre britannique Boris Johnson. «Il semble également maintenant qu’il existe des preuves que le nouveau variant, le variant qui a été identifié pour la première fois à Londres, et dans le sud-est [de l’Angleterre], peut être lié à un degré plus élevé de mortalité», a-t-il ainsi déclaré lors d’une conférence de presse.

L’agence européenne chargée des épidémies a, de son côté, relevé à «élevé/très élevé» le risque lié aux nouveaux variants, prévoyant «une escalade rapide de la rigueur des mesures dans les semaines à venir». En Allemagne, un premier cas d’un variant brésilien a été identifié chez une personne revenant du Brésil, ont fait savoir, de leur côté vendredi, les autorités de l’État de Hesse (ouest).

Face à ce risque, plusieurs pays ont réagi. Un couvre-feu nocturne entre en vigueur samedi aux Pays-Bas, tout comme un nouveau confinement pendant le week-end en Colombie. En Israël, il faut désormais un test obligatoire pour être autorisé à entrer dans le pays.

Plus tôt cette semaine, plusieurs pays européens avaient annoncé un renforcement des restrictions. La Belgique a décidé d’interdire à sa population les voyages non essentiels hors des frontières à compter de mercredi jusqu’au 1er mars.

Autre mauvaise nouvelle, les livraisons du vaccin AstraZeneca/Oxford en Europe seront moins importantes que prévu en raison d’une «baisse de rendement» sur un site de fabrication, a indiqué vendredi le groupe britannique à l’AFP.

La France a, elle, demandé vendredi au laboratoire américain Pfizer de respecter ses engagements de livraisons quel que ce soit le nombre de doses disponibles par flacon.

«Il doit honorer ses engagements», a martelé le secrétaire d’État français aux Affaires européennes Clément Beaune. Le vaccin «Spoutnik V» de la Russie n’a pas encore été autorisé dans l’UE, mais le gouvernement hongrois, critique des «lenteurs» européennes, a annoncé vendredi un accord pour en acheter jusqu’à deux millions de doses.

L’épidémie a fait 2 092 736 morts et contaminé plus de 97 millions de personnes, selon un comptage de l’AFP. L’Europe et l’Amérique du Nord concentrent les deux tiers des nouvelles contaminations.

SOURCE AFP