Covid-19 : l’ONU met en garde contre le risque d’une régression des droits humains

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a prévenu jeudi qu’il ne serait pas acceptable que certains États profitent de la pandémie de nouveau coronavirus pour réduire les droits humains, en dévoilant un rapport consacré au sujet.

Le nouveau coronavirus pourrait servir de prétexte à certains dirigeants pour réduire les droits humains. C’est du moins la crainte avancée jeudi 23 avril par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

Le responsable onusien a dévoilé un rapport de l’ONU soulignant la manière dont les droits humains devaient guider la réponse à la crise sanitaire, sociale et économique qui frappe le monde. “Nous voyons des effets disproportionnés sur certaines communautés, la montée des discours haineux, le ciblage de groupes vulnérables, et les risques de réponses sécuritaires sévères nuisant à la réponse sanitaire”, a-t-il dit.

“La menace est le virus”

“Plus que jamais, les gouvernements doivent être transparents, réactifs et responsables. L’espace civique et la liberté de la presse sont essentiels. Les organisations de la société civile et le secteur privé ont un rôle essentiel à jouer. Et dans tout ce que nous faisons, n’oublions jamais : la menace est le virus, pas les gens”, a-t-il insisté.

Selon le rapport onusien, les migrants, les réfugiés et les personnes déplacées dans le monde sont particulièrement vulnérables. Plus de 131 pays ont fermé leurs frontières, et seuls 30 pays accordent des exceptions pour les demandeurs d’asile, dit le document.

“Des troubles civils” possibles

“Dans un contexte de montée du nationalisme ethnique, du populisme, de l’autoritarisme et d’un recul des droits de l’Homme dans certains pays, la crise peut servir de prétexte pour adopter des mesures répressives à des fins sans lien avec la pandémie”, a déclaré Antonio Guterres. “Cela est inacceptable”, a-t-il ajouté. Aucun exemple précis n’est cité par l’ONU dans son rapport.

Le document souligne que l’épidémie entraîne des difficultés supplémentaires qui, si elles étaient laissées sans réponse, alimenteront “les tensions et pourraient provoquer des troubles civils”, avec comme autre conséquence une possible réponse sécuritaire excessive.

SOURCEReuters et AFP