Coronavirus : plus de 1 000 morts en 24 heures, le Brésil inquiet

Depuis le début de la pandémie, le coronavirus a fait 17 971 morts au Brésil. Il devient le troisième pays du monde en nombre de cas de contamination.

Le coronavirus, dont la progression a ralenti en Europe, menace à présent l’Amérique latine. Ce mardi 19 mai, le Brésil a dépassé pour la première fois la barre des 1 000 décès enregistrés en 24 heures. 1 179 décès sont à déplorer, comme l’a révélé le ministère de la Santé. Ainsi, le pays est devenu le troisième le plus touché au monde si l’on prend en compte seulement le nombre de contaminations. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), très critiquée par Washington, a accepté une enquête sur sa gestion de la crise sanitaire après l’annonce de ce très lourd bilan.

Cette progression a porté le total des morts à 17 971 au Brésil, qui déplore plus de la moitié des plus de 30 000 décès enregistrés en Amérique latine et dans les Caraïbes. De nombreux experts considèrent les chiffres ministériels très largement sous-estimés : le Brésil manque cruellement de tests. D’autres pays d’Amérique latine enregistrent eux aussi de fortes progressions du Covid-19.

C’est le cas du Chili, 18 millions d’habitants, qui a connu mardi sa plus forte hausse de contaminations (3 520) et de décès (31) en 24 heures. « Nous sommes dans un moment très complexe, très difficile », a déclaré le ministre de la Santé Jaime Mañalich. L’armée s’est déployée dans des quartiers pauvres de Santiago, où la population s’est affrontée avec la police pour réclamer des aides contre la faim.

L’OMS « marionnette »

Le Nicaragua, 6 millions d’habitants, a lui aussi enregistré une forte augmentation des infections, avec 254 cas, soit 10 fois plus qu’il y a une semaine, et 17 décès, a annoncé mardi la ministre de la Santé, Martha Reyes. Là encore, les chiffres officiels sont bien loin de ceux d’ONG qui font état de plus d’un millier de contaminations. En Colombie, le confinement général imposé depuis deux mois est prolongé jusqu’au 31 mai et l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 31 août.

Les 194 pays membres de l’Organisation mondiale de la santé ont convenu mardi lors d’une téléconférence de lancer « au plus tôt (…) un processus d’évaluation impartial, indépendant et complet » sur « les mesures prises par l’OMS face à la pandémie de Covid-19 et leur chronologie ». Cet accord se veut une réponse aux accusations du président américain Donald Trump, qui juge que l’OMS est une « marionnette » de la Chine et lui a lancé un ultimatum d’un mois pour obtenir des résultats significatifs, sous peine de quitter cette agence de l’ONU.