L’artiste aux doigts de fée
Mufiidah Peeroo est une ‘mehendiste’ bien connue dans le milieu. Car c’est elle qui a lancé la première institution offrant des cours de mehendi à Maurice, le Peeroo Mehendi Institute, en 2004. Rencontre avec cette professionnelle de cet art millénaire qu’est le mehendi.
De son nom de jeune fille, Mufiidah Tarsoo est née à Pailles. La jeune fille a fréquenté le collège Muslim Girls à Port-Louis. La jeune demoiselle avait déjà un talent inné à l’époque : elle faisait l’application du mehendi malgré le manque de facilités.
Qui plus est, Mufiidah appliquait le mehendi à l’époque où le tube d’application du mehendi était encore inconnu à Maurice. Elle cassait les feuilles de mehendi puis sa mère préparait la pâte de mehendi en ajoutant du girofle. Mufiidah se contentait d’appliquer le mehendi « à l’aide d’un simple bâton » durant les mariages ou bien pour la fête Eid.
Issue d’une famille de classe moyenne, qui comptait deux enfants, elle a toujours eu le support des ces parents dans ce qu’elle entreprenait. Elle se rappelle de la première fois qu’elle avait appliqué le mehendi à une mariée alors qu’elle n’avait que 11 ans. « C’est à partir de là que j’ai réalisé que beaucoup de gens aimaient ce que je faisais et appréciaient mon talent », nous confie-t-elle. Les encouragements ont plu de toutes parts pour qu’elle continue dans ce domaine. Petit à petit, elle a continué à appliquer le mehendi, tout en se perfectionnant. En 1988, elle se marie avec Riad Peeroo. Outre sa passion pour cet art, elle donnait des cours de couture et des cours de peinture sur divers matériaux.
De ses clients lui vient la propostion de suivre une formation dans le domaine du mehendi. Elle part se renseigner auprès de la Mauritius Qualifications Authority (MQA), où on lui suggère de créer une école formatrice pour l’application du mehendi. On la conseille de mettre en place la première institution à Maurice qui va offrir une formation dans l’application du mehendi. Dans le cadre de cette proposition, elle prend l’avion pour l’Inde en 2001 pour une formation dans ce domaine, qui durera deux ans.
En 2004, elle lance le Peeroo Mehendi Institute
Elle décroche son diplôme en 2003. L’année suivante, elle lance le Peeroo Mehendi Institute dûment enregistré à la MQA. Entre 2004 et 2019, l’école va rencontrer un succès. Le Peeroo Mehendi Institute octroie un certificat dûment validé par la MQA à la fin du cours aux élèves. En 2017 Mufiidah Peeroo obtient son mastère dans l’application du mehendi. Depuis, elle conçoit ses propres dessins et ‘designs’.
Ses élèves viennent de tous les coins de l’île ainsi que de l’étranger venant des pays tels que l’Inde, l’Allemagne, l’Australie et le Canada. Les élèves de Mufiidah Tarsoo ne tarissent pas d’éloges pour leur monitrice. Elles qualifient le cours et l’enseignement comme étant uniques. Pour eux, Mufiidah est une femme qui sait démontrer de la patience dans l’enseignement de cet art difficile. Quel est son secret ? « Il faut toujours être amicale avec et rester à l’écoute des élèves et toujours rester a leur écoute. J’essaie d’être toujours disponible pour les aider, même quand elles ont des problèmes personnels », nous confie-t-elle.
Maintenant, cela fait déjà 29 ans qu’elle enseigne le mehendi à Port-Louis et à Rose-Belle et s’occupe de son atelier de mehendi, qui se trouve à Vallée-des-Prêtres. Elle remercie beaucoup ses parents qui lui ont toujours offert leur soutien dans tout ce qu’elle a entrepris, ainsi qu’en particulier son mari, qui a toujours été à ses côtés. Le mot de la fin ? « Je viendrai bientôt avec un projet surprise », nous dit-elle, sans en ajouter plus.
Une portée internationale pour Mufiidah Tarsoo
Elle a travaillé avec plusieurs célébrités, tels que Rani Mukerjee, ou encore avec le premier fournisseur de l’acier au monde, la famille Khan de Dubaï, ou encore avec le propriétaire de l’hôtel Méridien. Pour ce dernier, elle a dû travailler avec 400 personnes. C’est avec l’aide des élèves de son Institut qu’elle a pu effectuer ce travail, de 7 h à 19 h. Et pendant sa carrière longue et assidue, elle a aussi animé des ateliers de travail, en Inde et en Angleterre.
Maintenant, Mufiidah Tarsoo se sert des plateformes telles que Facebook pour promouvoir son travail. C’est d’ailleurs grâce à Facebook qu’elle arrive à travailler dans plusieurs autres pays.
Depuis, elle est souvent en voyage dans des pays tels que le Maroc, l’Angleterre, Dubaï et la France, « toujours pour appliquer le mehendi aux futures marriées », ajoute-t-elle en riant. A la Réunion c’est à l’occasion de Divali, qu’elle a souvent été sollicitée
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