Construction d’un mur en béton à moins de 45 m d’une vasière : Le couple Boygah a-t-il enfreint les règlements ?

Voilà que le couple Boygah se retrouve au centre d’une nouvelle polémique. Un mur en béton en construction sur son barachois éveille les soupçons de plus d’un. Cette construction est-elle légale et conforme aux règlements ?

S’agit-il d’un autre cas d’abus ? La société gérée par Yashodar Boygah, Mauricoast Ltd, a récemment démarré la construction d’un mur en béton sur son barachois à Poudre d’Or. Rien d’anormal, diriez-vous. Sauf que les constructions en dur sont interdites à moins de 45 m de la vasière, selon les règlements. Or, le mur qui vient d’être érigé sur le terrain à bail qu’occupe l’époux de la PPS Sandhya Boygah ne se trouve qu’à une quinzaine de mètres de la mer, soit bien plus près de la vasière que les 45 m imposés. D’où la nouvelle controverse qui surgit.

Selon la procédure, c’est le ministère de la Pêche qui doit donner l’autorisation pour toute construction impliquant des barachois. Mais puisqu’il comporte des enjeux environnementaux terrestres et marins, ledit ministère doit au préalable obtenir l’aval du « Ramsar Committee » avant d’émettre une éventuelle « clearance ». Le feu vert est normalement accordé sous certaines conditions. L’une de celles-ci stipule clairement « no construction within 45 m from the edge of mud flat ». Mais la construction de Mauricoast Ltd semble avoir fait fi de cette condition sine qua non.

Yashodar Boygah a-t-il donc enfreint les règlements ? Pire, a-t-il construit un barrage sans l’autorisation du « Ramsar Committee » car personne n’y semble être au courant de cette construction ? L’illégalité de cette construction est vivement contestée. D’aucuns se demandent si ce n’est pas parce que le couple Boygah est proche du pouvoir qu’il se croit tout permis. « S’il s’agissait de quelqu’un d’autre, le ministère aurait déjà agi. Pourquoi ne prend-il pas de sanction dans ce cas précis ? » se demande-t-on dans le milieu concerné. D’autant que cette construction peut constituer un réel danger pour l’écologie marine.

Une autre source soutient, pour sa part, que les constructions en dur ne sont généralement pas permises. « Le permis d’opérer un barachois est généralement renouvelé au bout de trois ans et ce, après que le détenteur du bail produise un progress report. Dans le cas du couple Boygah, le bail lui a été accordé pour une période de cinq ans en raison de sa proximité avec le gouvernement. Ce qui sent déjà le favoritisme. Ceci dit, les constructions en dur ne sont pas autorisées parce que les propriétaires des barachois ne pourraient pas les enlever dans l’éventualité que le bail ne soit pas renouvelé », nous explique-t-elle. Ce qui alimente d’autant plus la perception que le couple Boygah a soit agi dans l’illégalité soit qu’il a été de nouveau favorisé.

Le ministre de la Pêche Prem Koonjoo, qui est aussi le colistier de Sandhya Boygah, agira-t-il contre cette irrégularité flagrante ?