Come-back controversé

EDITO

Ils s’étaient faits tout petits depuis que leurs noms avaient été cités par la commission d’enquête sur la drogue. Mais les trois avocats du MSM ont signé leur grand come-back cette semaine. Comme par coïncidence, Raouf Gulbul, Sanjeev Teeluckdharry et Roubina Jadoo-Jaunboccus ont tous fait la Une de l’actualité. Chacun d’entre eux a révélé une autre facette de leur personnalité. Ce qui nous amène à croire que sous leur manteau d’honorabilité se cache une certaine laideur. Les démarches et autres motivations suspectes de ces personnes tenant de hautes responsabilités et censées nous représenter dignement ne peuvent que nous donner le haut-le-cœur. Intéressons-nous d’abord à ce ténor du barreau qui suscitait jadis l’admiration de tous. La liste des récriminations de la commission Lam Shang Leen à son encontre est tellement longue que deux auditions n’ont pas suffi pour éclaircir tous les zones d’ombres. Au contraire, elles n’ont fait que jeter davantage de doute sur les liens incestueux avec des barons de drogue.

Alors que son troisième audition, prévue pour demain, est attendue avec impatience, il est évident que Raouf Gulbul se retrouve déjà dans de beaux draps. Ses transactions financières, de l’ordre de Rs 18, 9 millions en l’espace de quatre mois en 2014, et ses connexions avec l’homme d’affaires Raj Persand, basé à Londres, suscitent d’ores et déjà des interrogations. D’autant que ce dernier, qualifié comme « l’ami d’enfance » de Raouf Gulbul, a promis de verser des éléments « troublants et sensibles » à la commission afin de blanchir son nom. Des informations qui, apprenons-nous, cloueront au pilori le chairman de la Gambling Regulatory Commission (GRA) et de la Law Reform Commission (LRC). Mais who gives a damn ? L’avocat continue de jouir de l’estime du gouvernement, le ministre Mentor ayant décidé qu’on ne peut pas crucifier quelqu’un sur la base de simples allégations. Paul Lam Shang Leen appréciera.

Sanjeev Teeluckdharry, lui, semble s’être déjà remis de sa convocation par la commission Lam Shang Leen. Celui qui avait effectué des ‘unsollicited visits’ au caïd Peroomal Veeren a d’autres préoccupations pressantes. Révolté par le piètre montant de ses per diems qui, soi-dit en passant, est de l’ordre de Rs 70 000 environ, le Deputy Speaker a envoyé un missile à Maya Hanoomanjee pour protester contre ses manques à gagner financiers quand il est en déplacement officiel à l’étranger. Le gouvernement devrait, selon lui, réaligner ses per diems afin de le compenser financièrement. Et cela pour effectuer son travail de parlementaire et pour lequel il est payé rubis sur l’ongle. Mais il n’y a pas que ça, voyons ! Le député du no 5 fait aussi part de son écœurement d’être envoyé que dans des pays sous-développés. Tant qu’il y est, il aurait peut-être dû demander qu’on lui réserve un jet privé pour ses futurs déplacements. C’est vous dire à quel niveau certains de nos élus peuvent descendre en vue de protéger leurs propres intérêts. Tant pis pour les contribuables qui, de jour en jour, se voient contraints de « pez néné boire de l’huile » devant les excès de ceux qui sont proches du gouvernement.

Que dire du soudain réveil de Roubina Jadoo-Jaunboccus ? La PPS a subitement réalisé qu’elle ne pouvait plus supporter les propos insultants envers des femmes. Sa prise de position a été un coup d’épée dans l’eau, Mamade Khodabaccus ayant déjà été sanctionné par son leader depuis la veille. L’avocate-parlementaire a démontré qu’elle peut se montrer sélective quand il s’agit de défendre la cause féminine. Pour que la députée du no 2 vous défende, il faut que vous soyez d’abord et avant tout proche du MSM. Sinon, elle vous enverra balader comme elle l’a fait dans le cas de cette journaliste qui avait été traitée de « femelle lisien » par Ravi Rutnah par exemple. Elle ne s’était pas offusquée non plus quand SAJ avait dit que « mo foupamal » avec les femmes grévistes tout récemment. Et elle ose dire que le MSM respecte la femme. Éoula ! Quelqu’un faudra peut-être lui dire qu’il ne faut pas s’occuper des oignons d’autrui quand ses pommes de terre sont pourries.