Ce centenaire nous raconte SSR et l’Indépendence

«Sir Seewoosagur Ramgoolam ine fer bouku sacrifices pou nou pays»

Soomaroo Teelockchand, dit Manilall, né le 23 février 1917, a fêté ses 101 ans le mois dernier. Le vieil homme, sourit et tout son visage se plisse autour de ses yeux à la fois affectueux, chaleureux et rieurs. Originaire du village de Grand-Gaube, il habite une maison qui porte hardiment l’usure du temps. Humble et

grand adepte du Swami Dayanand, Dada, tout comme on l’appelle dans son village, est un exemple vivant qui se souvient parfaitement de sa jeunesse, des temps forts de sa vie et se rappelle l’indépendance de Maurice comme si c’était hier.

La vie d’autrefois comparée à la vie actuelle se situe sur une autre planète, quand on écoute les anecdotes de Dada. Cela demandait tous les sacrifices, de la sueur et un dur labeur pour pouvoir survivre. Les gens cultivaient la terre et élevaient des volailles dans leur cour pour pouvoir se nourrir. « Lepok avant ti ena bouku la mizer, bisin ale travay dan caro, pas ti ena mem lekol », relate-t-il.

À l’âge d’adulte soit à 18 ans, il se remémore encore du jour où il a eu l’occasion de rencontrer Sir Seewoosagur Ramgoolam lors d’une visite de consultation en 1935 à la résidence de ce dernier à Plaine-Verte alors qu’il accompagnait son père souffrant. La maison coloniale de Sir Seewoosagar Ramgoolam a maintenant été convertie en un musée commémorant la vie du père de la Nation.

« Ti ène bien bon dimoune, ène bon dokter, li ti donn moi ène ti papier prescription pou ale pran meksine dan la pharmacie », dit-il avec une admiration évidente pour le Père de la Nation.

Aujourd’hui centenaire, il dit sa fierté que l’île Maurice a pu obetenir son Indépendance, car c’est grâce aux sacrifices de Sir Seewoosagur dit-il, que les Mauriciens ont bénéficié de plusieurs facilités.

C’est à l’âge de 22 ans qu’il a épousé sa bien-aimée, Kosila qui avait alors 17 ans. « Mone travay bouku dir dan mo la vie, mone fer maçon, merceri, mo ti pe ale van la toile, deterzan lor mo vié bicyclette nwar », poursuit-il.

Il a pleuré de joie lorsque le pays a célébré la toute première cérémonie de l’Indépendance au Champ de Mars, à Port-Louis. « Nou tout ti bien contan, ti ène lot lemosyon kan ou trouv drapo Maurice premier fois », indique-t-il.

Après s’est ensuivi la modernisation du pays à laquelle il a assisté pendant toutes ces années. La seule chose a qu’il ressent amèrement c’est la divison créée par les partis politiques, auprès de la population mauricienne aujourd’hui. Son vœu le plus cher est que les autorités redoublent d’efforts afin d’éliminer le fléau de la drogue, qui ronge notre société. « La drog pe detrire bann fami, bisin aret la drog rant dan pey pou sekirite ban zeneration ki pe vini ».