Augmentation du prix de l’huile : Grincements des dents des Mauriciens

 

Et encore une hausse de prix ! Le prix de l’huile, englobant plusieurs types d’huile, connaît une hausse de 10 à 18,6 % depuis le lundi 8 février. Or l’huile est une denrée de base que tous les Mauriciens, sans distinction, s’en servent au quotidien. Il est à craindre que cela aura une répercussion sur le prix de plusieurs aliments favoris des Mauriciens.

Des hausses de prix des matières premières sur le marché mondial ont eu un impact sur la production locale de l’huile, production qui est assurée à Maurice par la compagnie Moroil.

Pour sauvegarder l’industrie locale de production d’huile, le cabinet ministériel a pris la décision le vendredi 5 février d’imposer, pendant un an, un droit de douane de 10 % sur les importations d’huile comestible venant des pays du COMESA. Cette décision serait promulguée le 22 février 2021, jour où elle entrera en vigueur. En d’autres mots, toutes les variétés d’huile, locale ou importée, connaîtront une hausse.

Une décision qui n’est pas au goût des Mauriciens, car le coût de la vie a déjà connu une hausse assez conséquente et voilà que les foyers doivent débourser encore plus pour pouvoir survivre, le mot n’est pas trop fort. Car l’huile comestible est utilisée dans presque toutes les cuissons. En dehors de la maison, chez les marchands, dans les snacks, l’huile est aussi beaucoup utilisée.

Quid des répercussions  sur les prix d’aliments ? Est-ce que les mets favoris des Mauriciens, tels que le ‘roti’, le ‘dholl puri’, les gâteaux frits, les plats traditionnels comme ‘mine frite’, ‘riz’, ou encore le ‘briyani’, entre autres, vont connaître une hausse ?

Un marchand de ‘roti’ nous confie que c’est difficile de monter encore les prix. Avec l’augmentation de coût de la vie depuis quelques mois, le prix du ‘roti’ et du ‘dholl puri’ avait connu une hausse avec l’augmentation du prix de la farine. « Li assez difficile pou dire si nou pou monte prix aster la. Nou pou get evolution situation et par rapport a sa, nou ava decider si pou bizin monte prix. Nou pa pou ena choix », nous explique notre interlocuteur. Selon ce marchand, le prix du ‘roti’ est déjà entre Rs 12 et Rs 15, mais a priori, il semblerait, selon lui, qu’il faudrait ajouter encore Rs 1 ou 2 sur le prix, ce qui ne va pas plaire aux clients, évidemment !

Nous nous sommes tournés vers un consommateur, Bhai Raouf. Ce dernier, qui souffre de cholestérol, préfère l’huile d’olive, qui est plus chère que les autres variétés d’huile. Avec une nouvelle hausse, ce sexagénaire devra encore puiser dans ses poches, ce qui ne lui plait pas du tout. Il exprime son mécontentement vis-à-vis de cette hausse et souligne que le gouvernement devrait intervenir pour réguler cette hausse. Selon lui, on ne peut pas avoir autant de hausses de prix en une seule année et estime que c’est une injustice envers les gens au bas de l’échelle.

D’autre part, une famille de six personnes à Rivière-du-Rempart affiche son mécontentement face à cette hausse. « Déjà ki dimoune dan problem avec tou sa ban augmentation, zot pe foud dimoune ! », s’insurge Ashna, l’une des membres de la famille. Selon Ashna, la famille ne se sert pas d’huile seulement pour la cuisson mais aussi pour la prière, et cela au quotidien. La famille consomme  environ 5 à 6 litres d’huile par mois.

S.K