Au poste de police de Terre-Rouge : Il veut porter plainte, il est agressé et volé par des policiers ivres

Est-ce un poste de police ou un centre de torture ? C’est la question que se posent plus d’un après l’agression alléguée d’Akash, 21 ans, un habitant de Terre-Rouge, par les policiers du poste de police de cette localité. Or, ce n’est pas la première fois que des personnes disent avoir été victimes d’agression au poste de police de Terre-Rouge. Plusieurs personnes continuent ainsi de dénoncer le laxisme des autorités concernées pour prendre les mesures nécessaires afin de s’assurer de la sécurité des citoyens aux mains des policiers de Terre-Rouge.

 

Les faits se sont déroulés dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 novembre. Victime d’un accident de la route quelques heures plus tôt, Akash Bhugwat s’est rendu à la police de Terre-Rouge vers 20 heures, agissant sur les conseils de ceux qui ont percuté sa motocyclette plus tôt. « J’étais debout à côté de ma motocyclette au supermarché Winner’s de Terre-Rouge lorsqu’une voiture s’est heurtée à celle-ci », raconte Akash.

Ce dernier et le conducteur de la voiture se mettent d’accord pour un « arrangement », où Akash obtiendrait un dédommagement de Rs 15 000. Cependant, quelques heures plus tard, Akash reçoit un coup de fil du conducteur qui lui demande d’annuler « l’arrangement » et de faire de cette affaire un « police case ».

Suivant cet appel, Akash se rend au poste de police pour rencontrer son interlocuteur. « J’ai attendu quelques minutes avant que la famille n’arrive et une fois qu’elle était là, on s’est rendu à l’intérieur du poste pour que je porte plainte. Cependant, le sergent de service essaie de me dissuader et me demande de trouver un terrain d’entente avec le conducteur », dit Akash.

Ce dernier va vite refuser lorsqu’il apprend que le conducteur n’avait pas de permis de conduire. « Dimoune la pas ti ena licence. Enn lott dimoune pé rode prend sa charge la, mo pane d’accord ki lott dimoune pran charge la, mone dire non. Sergent la ine kité, ine allé li », explique le jeune homme.

Selon Akash, le sergent précité est monté à bord d’un véhicule de la police en compagnie d’un policier et d’une Woman Police Constable (WPC). Aux dires du jeune homme, le sergent et le policier,  qui était au volant, seraient rentrés vers 22 h 10. C’est à ce moment que la situation aurait dégénéré. Akash allègue avoir été conduit au « mess » du poste par le policier qui avait accompagné le sergent.  La victime dit avoir vu des « bouteilles de bière sur la table » et affirme que les policiers étaient ivres.

Akash raconte que l’officier de police se serait mis à l’insulter copieusement. Deux autres policiers les auraient rejoints. Et tous trois l’auraient battu à coups de poing et de pied. Le jeune homme affirme que l’un d’entre eux aurait volé une somme de Rs 5 000 qui se trouvait dans la poche de son pantalon. Tandis qu’un autre lui aurait arraché sa chaîne en argent d’une valeur de Rs 1 500.

Akash parvient alors à composer le numéro de sa sœur et lui demande de venir immédiatement au poste de police.  Cette dernière qui se trouvait non loin est vite arrivée à bord de sa fourgonnette et sera témoin d’une scène effroyable : elle voyait son frère se faire rouer de coups par les policiers. « Kan zot ine trouve mo ser pé vini, zot ine largue moi. Enn ladan dire mett moi dan cell. Kan zot pé trapp moi, mone ressi sauvé, passe par la fenêtre, mone sauté mone alé. Mone trouve enn la police ladans ine sauté, li ti pé suive moi », raconte Akash.

Pooja, sa sœur témoigne également. « Kan mone trouve mo frer sauté galoupé alé, mone prend van mone suive li, après mone perdi li. Kan mone rodé, mone trouve li, disang plein lor li. Mone prend li mone amene lopital », dit-elle.

Les proches d’Akash ne comptent pas rester les bras croisés dans cette affaire et attendront que le jeune homme quitte son lit d’hôpital où il doit subir une double opération au pied et au nez, pour entamer des démarches légales.