Arrestations de 13 personnes à St-Paul à la suite d’une manifestation

Faux-pas antidémocratique du gouvernement !

En début de soirée du mercredi 17 avril dernier, pratiquement une centaine d’habitants sont descendus dans la rue pour protester contre un débordement du système d’égout sur la voie publique.  Une manifestation qui n’a pas causé d’incident majeur qui a eu pour répercussion l’arrestation d’au moins 13 personnes dont deux dirigeants du PTr, Patrick Assirvaden et Cader Syed-Hossen. Pour les autorités, cette manifestation est jugée illégale mais pour les habitants de St-Paul à Phoenix, ils ne voulaient simplement que demander aux autorités d’agir pour éviter la propagation d’une quelconque maladie en raison de la présence des eaux usées dans les cours de plusieurs personnes.  Une action qui visait certainement à attirer l’attention des dirigeants du pays sur une situation devenue inacceptable.

Cependant, la police a procédé à l’arrestation arbitraire d’au moins 13 personnes. Elles ont toutes retrouvé la liberté après avoir payé une caution de Rs 8 130 et signe une reconnaissance de dette de Rs 50 000. Toutefois, elles devront aller signer à la station de Phoenix, une fois par semaine… En l’espace de 24 heures, des citoyens mauriciens qui sont descendus dans la rue pour dénoncer le manquement des autorités, sont traités comme des criminels alors que la manifestation n’a eu rien de violent.  Nous avons sollicité les impressions de deux personnes interpellées par la police dans cette affaire, Neha et Imraan. Les deux nous parlent avec crainte… « Nou penkore conné ki pou arrive nou. Moi mone ziss témoigne problem la lor radio, mem sa lapolice ine vine dire moi vine station avec mo carte identité. Mone alé mone retourne lakaze lerla zot ine téléphone nou pou dire nou vine lacour vendredi », explique Neha.   Cette dernière se dit vivre dans la «frayeur ».  « C’est choquant, nous sommes encore traumatisés », dit-elle.

Même son de cloche pour Imraan. «Nou pane fer désordre.  La police ine vine pren moi pou amen moi CID Phoenix. Mo pas ti ena casse mone bizin ale prend preté ek mo tifi pou mo paye caution. Sa zour la pas ti ena okenn la police kine dire nou arret fer desordre, si ti ena nou ti pou comprend », dit ce chauffeur d’autobus.  Lui aussi est toujours dans l’incompréhension. «Nou pas compren kifer ine arrive tousala. Pourtan 2014 noune vote zot, zordi zot pé fer arret zot prop dimoune », dit Imraan.