Un faux agent recruteur derrière les barreaux
Une arnaque faisant une douzaine de victimes a été mise à jour. Bishal Boodhun, alias Vikash, un habitant de La Tour Koenig de 37 ans, promettait à ses pigeons un emploi à la Cargo Handling Corporation contre un paiement de Rs 40 000. Certaines de ses proies ont même demissioné de leur travail ou ont contracté des emprunts pour pouvoir le payer.
L’escroc a été arrêté le mardi 2 juillet par les limiers de la CID de Port-Louis Sud, après qu’un habitant de Pointe-aux-Sables ait porté plainte pour escroquerie contre lui. D’une source policière, on apprend que cette affaire est prise au sérieux. Après cette première plainte, plusieurs de ses victimes, venant de différentes régions, notamment Pointe-aux-Sables, Beau-Bassin, Vacoas, Plainte-Verte et Ste-Croix se sont manifestés au poste de police de Line Barracks. Le point commun : Bishal Boodhun leur avaient promis du travail, notamment pour un poste à la Cargo Handling Corporation, contre un paiement de Rs 40 000.
Yannick, 25 ans, un habitant de Beau-Bassin, qui travaillait comme ferrailleur dans une compagnie privée, est l’une de ses premières victimes. Il raconte qu’il a fait la connaissance du dénommé Vikash vers la mi-février, à travers un de ses amis. L’escroc lui avait promis un bel avenir dans le port, avec l’assurance d’une sécurité d’emploi.
Yannick, qui avait déjà travaillé dans le port dans la passé, a voulu tenter sa chance. Sauf qu’il fallait faire un « dépôt » de Rs 30 000 avant d’intégrer la Cargo Handling Corporation, et payer le restant de Rs 10 000 un mois après l’embauche. Croyant à ces belles promesses, Yannick n’a pas voulu rater cette opportunité « en or » qui s’est présentée à lui.
« L’agent recruteur » lui a même demandé de chercher à son tour d’autres personnes qui sont intéréssées à obtenir un emploi. Toutefois, il l’aurait prévenu que cela devait rester un secret. « Lin dir nou pa kapav devoile sa secret la tout dimoune, zis ban dimoune ki nou sir », affirme-t-il. Ainsi, de bouche à oreille, la nouvelle s’est répandue à travers proches et connaissances.
Le premier rendez-vous de Yannick avec « l’agent recruteur » avait été fixé pour le 28 février. Ce jour-là, il devait déposer une copie de sa carte d’identité et son certificat de moralité. Il devait également effectuer son premier paiement. Amadoué par les belles paroles du « recruteur », qui se présentait comme ayant des accointances avec des ministres et de hauts cadres, Yannick devait même soumettre sa lettre de démission au sein de son entreprise, au mois de mai.
Tout comme pour les autres victimes, la date prévue pour intégrer la Cargo Handling Corporation, avait d’abord été fixée par « l’agent recruteur » au 5 juin, avant d’être repoussée pour une date ultérieure, soit le 12 juin, et par la suite, au 2 juillet. Ce qui devait mettre la puce à l’oreille des vicitmes car « l’agent recruteur » refusait de recevoir leurs appels.
Parmi les autres victimes, un habitant de Ste-Croix de 52 ans a aussi été pris au piège. Même son de cloche : il a fait la connaissance du sieur Vikash par un ami, qui lui a assuré une garantie d’emploi pour ses deux enfants au sein de la Cargo Handling Corporation. Le quinquagénaire lui a remis au total la somme de Rs 65 000 en quatre tranches.
Kevin (nom fictif), est une autre vicitme. Ce père de deux enfants se retrouve dans le même bateau. Il affirme qu’il a contracté un emprunt auprès des proches pour le reverser à « l’agent recruteur ». Il a même quitté son job il y a un mois et ne travaille plus. Ayant contracté plusieurs dettes et une fille de 5 ans ainsi qu’un bébé d’un an à sa charge, il ne sait plus à quel saint se vouer.
Yannick et Kevin savent qu’ils ne reverront plus leur argent. Les deux hommes sont à la recherche d’un travail décent afin de pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles. Ils sont joignables sur le 5912-2583.
