Après une agression à Baie-du-Tombeau : Un vigile a le visage fracturé

Agressé par plusieurs personnes à Baie-du-Tombeau, ce qui lui a causé 11 fractures au visage, Nichola Joël Letendrine, un vigile, doit maintenant acheter plusieurs médicaments, qui totalisent Rs 1 500 par semaine. Or, il doit prendre ces médicaments pendant 22 semaines pour qu’il soit guéri. Les médecins d’une clinique privée lui ont fait comprendre qu’il risque la mort s’il ne se traite pas comme il se doit. Ce père de famille revient sur son agression.

Le dimanche 30 novembre, Nichola, qui travaille comme vigile dans des débits de boisson et autres établissements, quitte son lieu de travail depuis Flic-en-Flac pour retourner chez lui à Baie-du-Tombeau.

Une fois arrivé, il s’est rendu dans un ‘pub’ où il remplaçait quelqu’un. Sur place, il y avait un groupe d’hommes ivres. Nichola devait remarquer un habitant de l’endroit, Didier (prénom fictif), qu’il connaissait, dans le groupe. Ils ont commencé à mal se comporter. Le vigile nous relate ce qui s’est passé : « Mone approche zot ek mone dir zot, pas zourer, ena madam la, ek camera aussi, impé respect. Mais ene la ine koumans manace mwa. Mone res calme mem. Mo vire mo le dos mone aller. So ene lot kamarad ine koumanse zour mwa. »

Le lendemain, le dimanche 1er décembre, Nichola essaye de parler avec son ami Didier, qui était dans le groupe. « Mais kan mo pe koze ek li, li pé zourer ek li pe crier. Mone dir li, to ine sou, mo pe aller mwa. Me li pas pe laisse mwa aller. »

Nichola nous explique qu’il a giflé son ami. Ce dernier essaye de le frapper, mais n’y arrive pas car il était toujours sous l’influence de l’alcool. Mais à un moment donné, Nichola dit avoir ressenti un coup qui venait de derrière : « Mo pas koner mo mem ki ti été sa. Mone zis senti ene kou ! Mo ine tombe. » Il devait recevoir plusieurs coups de poing au visage, venant de plusieurs personnes, y compris des coups avec une bouteille de bière. Selon lui, « Mo ti pe senti mo figir so ek frais. Ti ena boukou dimoun, me mo pas koner kisanla kine tap mwa parmi zot. »

Après cette dispute, Nichola s’est mis au volant de sa voiture et a démarré. Mais Didier a poursuivi le blessé sur sa motocyclette pour s’excuser. « Line vine aret so motocyclette divan mwa. Li ti pe plorer, pe diman exkize, me mwa sa ler la, mo ti zis envi ale mo lakaz », raconte Nichola. Finalement, il se dirige vers l’hôpital Dr. Jeetoo pour recevoir des soins.

L’hôpital lui dit qu’il n’a rien de grave

À l’hôpital, Nichola essaye de mentir sur ses blessures. Il explique qu’il s’était blessé lors d’une séance d’entraînement de kickboxing. Des mensonges que le médecin de service n’a pas gobés. Toutefois, l’hôpital devait lui dire qu’il n’avait rien de grave. « Lopital dir mwa pena narnier. Ine nek donne mwa medecine. Zot ti envi garde mwa lor observation, mais mo pane rester akoz zot ine dir mwa pena narnier. »

Deux jours après, Didier propose à Nichola d’aller dans une clinique privée à Baie-du Tombeau. C’est ce qu’il fait le 3 décembre, et a la clinique, les médecins expliquent à Nichola qu’il a onze fractures au visage, dont certaines peuvent se révéler mortelles si rien n’est fait. Le lendemain, soit le 4 décembre, Nichola préfère quitter la clinique, n’ayant pas les moyens financiers nécessaires. Toutefois, c’est un traitement de longue haleine qui l’attend s’il veut résoudre les fractures de son visage.

Il doit prendre de multiples médicaments, qui coùtent la bagatelle de Rs 1 500 par semaine, et cela pendant 22 semaines. Hélas, Nichola ne peut pas se permettre un tel traitement par manque de moyens. Il remue ciel et terre pour trouver cet argent pour ne pas perdre la vie. Il dit ne pas demander de l’argent mais si une bonne âme pouvait lui acheter les médicaments, il serait très reconnaissant.

 

« J’ai découvert Dieu  »

Nichola Joël Letendrine n’est pas un visage inconnu des forces de l’ordre. Il a eu beaucoup de démêlés avec les roublards, mais aussi avec des policiers. Toutefois, pour lui, tout cela relève du passé, car après sa condamnation dans un cas d’agression, il devait découvrir  Dieu. Selon lui, « J’aime beaucoup Dieu maintenant. Je me suis demandé, si une personne aime le Bon Dieu, pourquoi doit-il faire de mauvaises choses ? À ce moment-là, j’ai changé. » Autre raison pour ce changement : il a une fille de 14 ans qui vit actuellement à la Réunion.

 

Neevedita Nundowah