Après l’escroquerie, le débauchage…

En décembre 2014, l’électorat avait confié les affaires du pays à sir Anerood Jugnauth. Sans considérer son âge trop avancé, son passé parsemé d’atteinte à l’harmonie sociale et à l’unité nationale, ses paroles souvent irréfléchies et sa capacité à pouvoir diriger une équipe constituée à la va-vite. Alors que le mandat gouvernemental va bientôt tirer à sa fin, cette question coulera de source : a-t-on eu raison de faire confiance à un Premier ministre d’un autre temps devenu Ministre-mentor parce que, selon ses dires, il se sent fatigué et ne peut pas assumer les plus hautes responsabilités à la tête de l’État ? Non, mais là on s’est vraiment moqué des enfants du Bon Dieu avec un tel subterfuge pour une passation des rênes digne du Sun Trust. L’oncle Ashok ne nous contredira pas…

Qu’est devenue cette équipe plébiscitée il y a bientôt cinq ans ? Constituée de trois partis, le MSM, le PMSD et le ML, l’Alliance Lepep a été démantelée pour avoir trahi les espoirs de tout un peuple. Xavier-Luc Duval dispose de plusieurs raisons justifiant pourquoi il a claqué la porte des Jugnauth. Nous sommes convaincus que le nouveau projet de loi envisagé, le « Prosecution Commission Bill » et les amendements à la Constitution n’étaient que le sommet de l’iceberg. Onze ministres et députés bleus ne démissionnent pas sur un coup de tête deux ans après leur entrée à l’Hôtel du gouvernement. Selon nous, on s’est servi vilement des partisans du PMSD pour ensuite faire parler sa voracité. Un exemple. Air Mauritius tombait sous le portefeuille de Xavier Duval. Alors qu’il se disait inapte à diriger le pays, SAJ s’est permis de placer la compagnie nationale d’aviation sous son ministère. Regardez aujourd’hui les conséquences et les pertes que l’on sait par surtout le choix des hommes censés être meilleurs gestionnaires qu’un homme de la trempe de Megh Pillay.

Il n’y a pas que le PMSD qui a abandonné la barque. Roshi Bhadain et Vishnu Lutchmeenaraidoo, deux des hommes de confiance de SAJ une fois son Cabinet constitué, où sont-ils aujourd’hui ? Pourquoi ces deux ministres n’ont pas hésité à démissionner cependant que sauf tout était en leur faveur pour qu’ils continuent de jouir du pouvoir avec des salaires, allocations, privilèges et voyages à faire des envieux ? À voir le débauchage en cours, le MSM et le ML doivent être mal en point à mesure que s’approche l’échéance. Après l’escroquerie politique sans précédent avec un père  nommant son fils sur la base de son inaptitude et son incapacité à gérer, mais qui ne démissionne pas et reste agrippé au gouvernail avec d’importantes responsabilités sans pouvoir les assumer pleinement et consciemment, voilà à quel niveau se rabaisse le duo Jugnauth-Collendavelloo. Les ex-MMM démissionnaires comme Jeewah, Obeegadoo et consorts étaient-ils une bande d’aveugles et de béni oui-oui sous Bérenger ? Et ce n’est qu’en fin de carrière qu’ils découvrent les vertus des princes du jour avec une carotte orange comme du jamais vu ! Est-ce en débauchant des politiciens animés par leurs intérêts personnels que les leaders du MSM et du ML vont faire croire aux jeunes qu’ils représentent l’avenir et le renouveau ?

Les partis de l’opposition doivent se frotter les mains avec cette stratégie et ces arguments puérils de l’alliance gouvernementale. Le seul adversaire qui leur reste en vérité est  et sera le règne de l’argent. Quelle meilleure preuve que ce débauchage d’hommes politiques qu’on croyait être entrés en politique pour faire valoir leurs principes et leur loyauté !