Après les grosses averses : Les risques accrus de maladies et les précautions à prendre

Après que l’île ait été copieusement arrosée pendant les deux dernières semaines, les risques de certaines maladies se sont accrus, et il convient de mettre en garde les Mauriciens. Nous abordons dans cet article les diverses maladies se méfier, et les précautions prendre.

Les maladies vectorielles (transmises par des vecteurs comme les moustiques)

Les inondations peuvent indirectement entraîner une augmentation des maladies à transmission vectorielle en raison de l’expansion du nombre d’habitats des vecteurs comme les moustiques. À Maurice, il faut prêter une attention particulière à des infections comme la dengue, le paludisme et le chikungunya.

Les eaux stagnantes causées par les fortes pluies ou le débordement des rivières peuvent servir de place de reproduction pour les moustiques. Le plus à risque : la population sinistrée et les travailleurs d’urgence.

Gastroentérite et maladies inflammatoires

Le Dr. Rizwaan Ameeruddin, médecin généraliste, que nous avons consulté pour cet article, note que la contamination de l’eau potable par les rivières et les égouts inondés augmente le risque de gastroentérite a Maurice.

Il y a aussi le risque de la conjonctivite, qui est l’inflammation de la membrane transparente entourant l’œil. Celle-ci est causé par une augmentation de l’humidité et à une vulnérabilité accrue en raison des températures changeantes rapidement.

L’augmentation des cas de rhume, de la sinusite et de la bronchite, spécialement pour ceux qui souffrent déjà de ces maladies, est possible avec ces grosses averses.

Les maladies d’origine hydrique

Il existe aussi un risque accru d’infection des maladies d’origine hydrique. Ces maladies sont contractées par un contact direct avec des eaux croupies et polluées. Quelques exemples des maladies d’origine hydrique sont les infections des plaies, la dermatite, la conjonctivite et les infections des oreilles, du nez et de la gorge. Cependant, ces maladies ne sont pas sujettes aux épidémies.

La leptospirose

La seule infection sujette aux épidémies qui peut être transmise directement à partir de l’eau contaminée est la leptospirose, une maladie bactérienne propagée par les rats.

La transmission se produit par le contact de la peau et des muqueuses avec de l’eau, un sol humide, la végétation (comme la canne à sucre), contaminés par de l’urine de rongeur. Les inondations après de fortes pluies facilitent la propagation du virus de cette maladie en raison de la prolifération de rongeurs, qui libèrent de grandes quantités de leptospires dans leur urine.

 

Les précautions à prendre

Le Dr. Ameeruddin conseille à la population de faire bouillir l’eau du robinet avant de la consommer ou encore, de boire de l’eau embouteillée. Il explique que l’hygiène personnelle, comme se laver les mains, ou encore l’utilisation des mouchoirs de soie jetables, est efficace pour éviter toutes sortes de maladies.

Il est aussi conseillé d’éviter d’être exposé à la pluie et d’être bien au chaud. Si vous ressentez des symptômes tels que de la fièvre, des rougeurs, des démangeaisons dans les yeux, ou de la diarrhée, entre autres, il faudrait consulter un médecin.

Le Dr. Ameeruddin : « Il ne faut pas baisser notre garde » 

Le Dr. Ameeruddin nous explique que nous avons le risque d’épidémie de paludisme et du chikungunya à Maurice mais que rien ne semble indiquer un risque accru lors des pluies à venir. A moins que nous ayons une épidémie, ces maladies ne sont pas vraiment pertinentes.

Toutefois, il ne faut pas baisser notre garde, selon lui. Le médecin fait appel aux gens pour un peu plus de prudence pour prévenir toute épidémie de paludisme et de chikungunya, qui ont tendance à augmenter pendant les saisons des pluies en raison de l’accumulation d’eau de pluie dans des vieux pneus ou dans des boîtes de conserve car se sont les endroits où les moustiques se reproduisent. Ces endroits doivent être entretenus pour que les gens puissent rester protégés contre les piqûres de moustiques.

 

Neevedita Nundowah