Amputé de son pied gauche… La pension d’invalidité de Siddic Khodabaccus supprimée sans explications

Diabétique depuis plus d’une vingtaine d’années, la santé d’Aboo Bakar Siddic Khodabaccus, un Portlouisien de 58 ans, commence à se détériorer au début de 2016. En outre, il avait des complications liées au cholestérol. Suivant les conseils des médecins à l’hôpital SSRN, il a dû subir un pontage du cœur (mieux connu comme le ‘bypass’) en mai 2016. Son état de santé ne s’était pas amélioré après le ‘bypass’ car le diabète continuait à lui nuire.

La lettre que le ministère de la Sécu a envoyée à Siddic

En décembre 2016, Siddic est amputé du pied gauche à la City Clinic à Plaine-Verte. Cette amputation était primordiale pour sa survie car le diabète avait déjà attaqué ce membre, et Siddic avait été réduit à l’immobilité.

Depuis, il ne pouvait plus travailler et dépendait sur sa pension d’invalidité, qui était loin de suffire pour qu’il puisse joindre les deux bouts. Mais depuis deux mois déjà, sa pension a été supprimée sans aucun préavis. Cela après qu’il a fait une demande pour que sa femme obtienne une carer’s allowance car c’est elle qui s’occupe de Siddic. « Ma femme mérite cette allocation comme tous les autres personnes qui s’occupent d’un malade. Pourquoi on n’offre pas cette allocation à une personne qui la mérite ?, martèle Siddic.

En effet, dans une lettre datée du 30 avril 2019, le ministère de la Santé l’informe que “ Your claim for Additional Basic Invalid’s Pension has been discontinued as from the month of (…) because The Medical Board has found that you are not so disabled as to need the constant care and attendance of another person.” Et d’ajouter qu’il peut faire appel de cette décision dans un délai d’un mois au cas où il se sentirait lésé par la décision.

Ses multiples démarches à la sécurité sociale et au ministère de la Santé sont restées cependant vaines. Les officiers de la sécurité sociale n’avaient pas de réponse à lui fournir mais on lui a toutefois fait comprendre que sa pension d’invalidité ne devrait pas être supprimée avant qu’il n’atteigne ses 60 ans.

Siddic ne sait plus à quel saint se vouer maintenant qu’il a déjà frappé à toutes les portes sans aucune réponse concrète. Il ne dépendait que sur sa pension d’invalidité pour ses dépenses, dont les médicaments qui coûtent une fortune. Son épouse étant une femme au foyer, le couple fait face actuellement à de graves difficultés suite à la révocation subite de sa pension d’invalidité.

Sollicité pour une réaction, un préposé du bureau de la Sécurité sociale de Port-Louis nous explique que : « dans les cas de la pension d’invalidité, il n’y a qu’un critère unique : celle de 60 % d’invalidité. Rien d’autre n’est pris en considération, même si la personne possède une fortune ou un commerce ou non. C’est sur une base purement médicale ».

Toutefois, c’est aberrant que la pension ait été subitement supprimée. Si Siddic n’était pas invalide à 60 %, il n’aurait jamais eu cette pension à la première place. C’est bien le Medical Board de la sécurité sociale qui a certifié que Siddic était éligible à une pension d’invalidité. Comment se fait-il que maintenant la pension ait été supprimée tout d’un coup sans aucun avertissement ? Pire, les officiers de la Sécurité sociale aussi bien que ceux du ministère de la Santé n’ont pu donner une réponse satisfaisante à une personne en détresse !

Siddic demande ainsi aux autorités de se pencher sur son cas et de bien lui renouveler sa pension avec les arriérages car il fait face à des difficultés graves pour pouvoir subsister, d’autant plus qu’il est éligible à cette pension.