Alors que son dossier est en règle ; Jalil Runnoo privé de sa pension d’invalidité

 

Muhammad Jalil Ramtoola Runnoo, un habitant de Vallée-Pitot, et père de trois enfants, âgés entre un et cinq ans, est engagé dans un va-et-vient continuel au bureau de la Sécurité sociale, pour qu’il puisse toucher sa pension d’invalidité. Souffrant de crises semblables à l’épilepsie, les paiements de sa pension d’invalidité ont été supprimés sans raison apaprente depuis août 2020. C’est un homme visiblement fatigué, mais qui ne compte pas baisser les bras car il a une famille à nourrir.

Jalil menait une existence paisible aux côtés de son épouse et de ses deux premiers enfants. Il travaillait dans une boulangerie et gagnait bien sa vie, avec Rs 1 200 par jour. Son épouse attendait leur troisième enfant. Mais comme le dit un dicton bien de chez nous, ‘maler pena loder’. C’est ainsi que les malheurs de Jalil vont commencer…

En novembre 2018, Jalil commence à ressentir des symptômes d’un mal étrange. Il était à son travail à la boulangerie durant l’horaire de nuit. Ne se sentant pas bien, il a dû retourner chez lui. Au fil des jours, il va commencer à ressentir des faiblesses sur tout le corps, il perdait du poids et le sommeil le fuyait. «Mo pa ti pe gagn kompran ki mo ti pe gagner », nous dit-il.

Au travail, on lui avait demandé de prendre un congé en attendant qu’il se sente de nouveau en forme. Suivant les conseils de son patron, Jalil s’est donc rendu à l’hôpital Dr. Jeetoo pour se faire examiner. Plusieurs tests ont été effectués sur lui, mais les médecins eux-mêmes ne comprenaient pas de quoi il souffrait. Un échantillon de son sang a dû être envoyé en Afrique du Sud. En 2019, les résultats de l’analyse sanguine de Jalil n’ont décelé aucune maladie. Malgré cela, Jalil a été référé à un autre médecin vu que ses symptômes persistaient. À ce moment-là, on pensait que le mal étrange de Jalil pouvait avoir un lien avec un problème d’ordre neurologique pour lequel il avait été traité à l’hôpital Brown-Séquard à Beau-Bassin vingt ans de cela.

Retour à l’hôpital Brown-Séquard

En effet, en 1999, Jalil avait eu un problème « dan mo la tête » et s’était rendu à l’hôpital Brown-Séquard. Il avait par la suite suivi un traitement dans une clinique privée du pays. Il était rétabli après plus d’un an de traitement.

Jalil s’est ainsi tourné vers l’hôpital Brown-Séquard où il avait un dossier, tandis que le médecin qui l’avait traité était toujours là. Plusieurs tests additionnels ont été effectués, et on a ainsi pu cerner que Jalil souffrait des problèmes d’ordre psychiatrique. Il souffrait par exemple d’hallucinations auditives et entendait des voix. Selon le diagnostic des médecins, Jalil souffrait de ‘bipolar disorder’, ponctué par des crises s’apparentant à l’épilepsie. Des médicaments lui sont prescrits.

Jalil a été remis un rapport médical le 4 septembre 2019 pour ses démarches à la Sécurité sociale. Il a ainsi présenté deux demandes à ce département, dont l’une pour d’aide sociale et l’autre pour la pension d’invalidité. La demande d’aide sociale de Jalil a été vite approuvée, et il recevait environ Rs  4 000, ce qui est toutefois  loin de suffire pour sa petite famille.

Vers septembre2019, le dossier de Jalil est passé en revue par le ‘Board’ de la Sécurité sociale pour sa pension d’invalidité. Le 3 janvier 2020, Jalil a finalement reçu sa pension d’invalidité, de Rs 13 951 par mois, avec des arrérages remontant jusqu’à septembre 2019. Mais en août 2020, après la période statutaire d’un an, les paiements pour la pension d’invalidité ont cessé, car il doit repasser devant le  ‘Board’ de la Sécurité sociale.

Mais une fois devant le ‘Board’, selon les dires de Jalil, une doctoresse devait lui expliquer que sa demande pour faire renouveler sa pension d’invalidité a été approuvee. Mais selon Jalil, sa demande n’a jamais été approuvée, car les paiements de sa pension d’invalidité n’ont pas repris.

Il lance un appel pressant aux autorités de bien vouloir considérer son cas et de faire en sorte qu’il reçoive sa pension d’invalidité.

Hors-Texte

On a à maintes reprises tenté d’entrer en contact avec la personne concerné au bureau de la Sécurité sociale pour avoir de plus amples renseignements mais elle est toutefois restée injoignable.

S.K.