Alors que leur plafond menace de s’écrouler…La famille Allyboccus dort avec la peur au ventre

Nous sommes allés à la rencontre de la famille Allyboccus à Cap Malheureux. C’est dans une bicoque croulante, dans le style connu comme ‘Longtill’, qu’habitent les cinq membres de cette famille : il y a la sœur aînée, Bilkiss, sa fille âgée de quatre ans, son frère Saoud, 44 ans, une autre sœur cadette, et finalement la fille de cette dernière, qui fréquente l’école primaire. La famille ne craint qu’à tout instant, un pan du plafond peut s’écrouler sur sa tête et la blesser gravement.

Nous faisons le tour de la maison. Elle est surpeuplée, avec seulement deux chambres, une salle de bain et un WC. C’est Bilkiss Allyboccus, dans la quarantaine, qui a pris en charge tous les membres de la famille.

Saoud Allyboccus, le frère cadet a pris naissance dans cette maison. Depuis son enfance, il souffre de problèmes mentaux.  Saoud a étudié jusqu’à la troisième, mais a dû abandonner ses études en raison de sa déficience mentale.  Il n’a jamais travaillé et ne peut compter que sur sa pension d’invalidité, de Rs 9 500.

Saoud suit un traitement pour ce handicap mental à l’hôpital du Nord depuis des années. Il était très jeune quand ses parents ont quitté ce monde et a été pris en charge par sa sœur ainée, Bilkiss. Sa pension de Rs 9 500 est loin de suffire. Souvent, on le voit mendier dans les rues afin qu’il puisse acheter ses médicaments.

Bilkiss est la mère d’une fille de quatre ans. Elle nous partage son calvaire. Elle s’est mariée avec un homme avec lequel elle a eu cette fille. Après deux ans de vie commune, son mari a déserté le toit conjugal pour partir en Inde, et n’est jamais revenu. Bilkiss a essayé d’entrer en contact avec lui à plusieurs reprises mais ce dernier reste injoignable.

Selon elle, sa fille n’a pas été déclarée à l’état civil par le père. La fille bénéficie une somme de Rs 1 500 auprès du ministère de la Sécurité sociale, mais Bilkiss nous explique qu’elle doit trouver bien plus que Rs 1500 pour ses dépenses. Pour joindre les deux bouts, elle travaille comme bonne chez un habitant de la région mais reçoit un salaire  moins que le minimal. Comme le coût de la vie a augmenté après la covid-19, Bilkiss se retrouve dans une situation très difficile.

Il y a finalement leur sœur cadette, qui est sans emploi, et qui a elle aussi une fille. Cette dernière est encore à l’école primaire.

La famille ne peut compter que sur le soutien du gouvernement pour pouvoir survivre et n’a aucun autre recours pour pouvoir sortir la tête hors de l’eau.

La maison est inondée pendant les grosses pluies

En pénétrant dans la maison des Allyboccus, on peut voir des fissures sur les murs. En levant la tête vers le plafond, on peut voir que des pans entiers du plafond se sont effrités, laissant de larges trous. Des feuilles de tôle recouvrent  le toit de la maison, pour que la famille puisse se protéger contre le mauvais temps. De plus, des tiges de fer, formant partie de l’armature de la maison, ont été mises à nu, après l’effritement du plafond.

Pendant les grosses averses, l’eau se déverse dans la maison, malgré les pitoyables feuilles en tôle que la famille a placées sur le toit. À chaque pluie torrentielle, leur maison est inondée et les cinq membres de la famille doivent se déplacer dans la pièce la moins inondée pour leur propre sécurité. Mais quelques fois, c’est toute la maison qui prend eau de toutes parts. Ils doivent alors trouver refuge chez un habitant de la localité. « Delo rentre partout kan lapli tombé. Parfois nu bizn dormi ladan mem kan lakaz la inondé », déplore Bilkiss.

Selon ses dires, le plafond de la maison pourrait s’écrouler à tout moment, ce qui semble inévitable un jour ou l’autre. C’est un véritable danger pour cette famille, car selon Bilkiss il pourra y avoir des blessures très graves, surtout en ce qui concerne les deux fillettes. Bilkiss explique que par manque de financement, elle ne peut faire réparer le plafond de sa maison.

La famille Allyboccus lance un appel aux autorités concernées de trouver une solution afin qu’elle puisse s’abriter dans une maison décente avant que le pire n’arrive. Les personnes qui souhaitent apporter leur aide à cette famille sont les bienvenues. Bilkiss Allyboccus est joignable sur le 5960-5764.

                                                      Asraf Aullymun