Allocation des maisons de la NHDC : De nouveaux résidents de Cité Longère privilégiés au détriment de ceux qui y habitent depuis 25 ans

C’est un sentiment de colère qui anime plusieurs habitants de Cité Longère à Baie-du-Tombeau. La pomme de discorde : le relogement de 96 familles de cette cité dans un nouveau lotissement à Cité Longère même, alors que 54 autres semblent avoir été abandonnés à leur sort.

Certains des « oubliés » affirment que cela fait 25 ans depuis qu’ils habitent cette localité, tandis que les 96 familles relogées ne sont venus à Cité Longère que récemment, certains depuis à peine trois mois. Ils se demandent quels critères ont été pris en compte pour décider qui sera relogé en priorité. Y a-t-il anguille sous roche ?

Ils affirment que des officiers de la NHDC les interdisent de poser des questions concernant le relogement des 96 habitants. Certains affirment même qu’ils ont été accueillis par du gaz lacrymogène lorsqu’ils ont voulu insister sur leur droits.

Tout ce que ces habitants demandent, c’est l’application impartiale de tous les critères sans distinction, pour tous les habitants de Cité Longère. « Que ce soit ceux qui habitent ce quartier depuis 3 mois ou depuis 25 ans, les critères doivent être les mêmes », affirment les habitants. Ils demandent au ministre du Logement de venir faire une ‘site visit’ à Cité Longère pour constater de visu dans quelles conditions déplorables ils sont en train de vivre.

Témoignages

De nombreuses mères de famille nous ont raconté les problèmes auxquels elles doivent faire face. Ces gens ne demandent qu’une chose : que leurs doléances soient prises en considération par les autorités, surtout par le ministère du Logement.

Aurella Edward habite Cité Longère depuis 25 ans. Les 96 familles qui ont été relogées sont nouvelles dans le quartier, nous fait comprendre Aurella, tandis que les 54 restantes sont celles qui habitent Cité Longère depuis 25 ans. « Pena okenn autorité ou ministre, mem pas NHDC, ine vine get nou apres ki sa 96 fami la ine reloger. Sa garde nou dans le flou, akoz nou pas koner kot sa nou pou aller. Eski nou pou gagne ene coin ? », lance cette mère de trois enfants.

Aurella Edward dit que tous les habitants de cette cité se souviennent que Showkutally Soodhun avait reçu une grosse somme d’argent de l’Arabie Saoudite pour le relogement des habitants de Cité Longère. « Mais où est passé cet argent ? », demande Aurella Edward. Question qui intrigue plus d’un, faut-il le souligner.

Aurella Edward nous explique aussi que quelques uns des habitants ont reçu des lettres de la NHDC pour un entretien. Mais une fois sur place, les officiers de la National Housing Development Corporation (NHDC) aurait réclamé un montant de Rs 90 000 aux habitants. « Deza nou mizere, ou kroir si mo ti ena Rs 90 000, mo pas ti pou fini aster un lakaz ? »

En outre, lors d’une rare ‘site visit’, cette habitante explique que les officiers de la NHDC les ont interdits de poser des questions ! « Kumadir ine met couto emba nou la gorge ! Nou pas gagne drwa kozer ni poz kestions », affirme Aurella Edward.

Collette, un habitant, exprime son chagrin en voyant ces femmes qui font de leur mieux pour leurs enfants et pour avoir un toit sur la tête. « Pe servi nou zis pou fer politik, sa meme ki faire leker fermal ». Ce serait bien si les autorités concernées venaient pour des réunions dans la localité, pour nous écouter, au lieu de nous faire taire quand ils viennent nous rencontrer, poursuit-il. « On ne demande pas grand-chose, seulement une aide pour que nous arrêtions de courir derrière les autorités pour que nous ayons enfin un abri », dit-il.

Leila habite pour sa part cette cité depuis 26 ans, sois depuis l’âgé de 3 ans. Elle a grandi dans la cité et est mère de quatre enfants. Elle dit être dans le flou car aucun ministre ou autorité ne leur fournit d’explications. « Nou enkor pe viv dans ene l’état déplorable, kot nou pas gagne delo propre, lakaz coulé kot nou dormi. Tou kou nou pas kapav ale sécurité sociale gagne kout gaz lacrymozene », assène-t-elle. « Nous attendons au moins des clarifications de la part des autorités concernées. »