Allégations de transferts illégaux de terrains : Aucune « Request for Proposals » avant la sélection de deux promoteurs

 

Les allégations concernant des transferts illégaux de terrains de l’État à deux sociétés ont pris une nouvelle tournure avec la convocation de Gérard Sanspeur aux Casernes centrales en début de semaine. Cela après la déposition faite contre ce dernier par la CEO de Landscope Ltd, Naila Hanoomanjee. Le leader de l’Opposition a également axé sa PNQ sur cette affaire, mardi. Mais Arvin Boolell s’est heurté à une fin de non-recevoir quand il a demandé qu’une copie du « minutes of proceedings » de la réunion du board de Landscope ainsi que le ‘ruling’ du « State Law Office » (SLO) soit déposé.

Il s’avère, par contre, qu’il n’y a eu aucune « Request for Proposals » avant le transfert allégué de plusieurs lots de terrains de l’État aux deux promoteurs par Landscope Mauritius. Une « Expression of Interest » (EOI) avait été lancée le 26 décembre 2017 pour sonder l’intérêt du secteur privé local quant au projet de Côte d’Or. Un exercice qui avait pour objectif de jauger l’intérêt des promoteurs potentiels à contracter soit un ‘lease agreement’ soit une acquisition des terres pour ledit projet. Cette EOI devait aussi permettre d’évaluer les capacités financières et techniques des promoteurs potentiels, avant que ces derniers ne soient « short-listed » et que la prochaine étape ne soit entamée.

Cette deuxième étape devait être le lancement d’une « Request for Proposals ».  Or, il paraît que cette étape aurait été brûlée si Gérard Sanspeur ne s’était pas opposé à la décision de Naila Hanoomanjee et si l’avis du SLO n’avait pas été sollicité. Car il est évident qu’il n’y a jamais eu de « Request for Proposals », comme l’a fait ressortir le leader de l’Opposition lors d’une conférence de presse, jeudi. D’ailleurs, selon certaines informations, un contrat devait être signé avec les deux promoteurs suivant l’EOI, contrairement aux procédures établies de bonne gouvernance exigeant que des projets soient acceptés uniquement après la soumission des propositions suivant une « Request for Proposals ».

Quel empressement y avait-il pour que le contrat soit signé sans que les étapes ne soient respectées ? Y avait-il une complicité au sommet de Landscope Mauritius et de l’État pour que le contrat soit alloué à ces deux promoteurs, d’autant qu’un autre membre du conseil d’administration, ayant ses entrées au PMO, est également accusé d’avoir rencontré régulièrement un des deux promoteurs en question ?