Affaire Vijaya Sumputh : Le détonateur pour botter le ML hors gouvernement ?

Est-ce bientôt la fin du ‘Muvman Liberater’ au sein du présent gouvernement ? À quelques mois des prochaines élections générales, Pravind Jugnauth cherche désespérément à se garantir un win-win formula pour une victoire aux urnes. Mais compte-t-il réellement sur un ML amoindri et entaché de scandales, dont l’affaire Sumputh ou encore le projet d’affermage de la CWA ?

Dans l’entourage du Premier ministre, on laisse comprendre que le ML est sur le point d’être le premier des sacrifiés en vue des prochaines élections générales. La semaine dernière, Vijaya Sumputh a été convoquée pour un interrogatoire dans les locaux de l’ICAC au Réduit Triangle, Moka. L’ex-directrice du Trust Fund for Specialised Care (TFSC) a été autorisée à rentrer chez elle après de longues heures à répondre aux questions des enquêteurs de la commission anti-corruption, mais en toute vraisemblance, elle sera de nouveau convoquée prochainement pour des explications additionnelles.

Après avoir « manze coup ek tolère » le ML pendant quatre ans, le MSM voit en cette affaire une aubaine pour se « débarrasser » de son partenaire minoritaire. « Il faut trouver la bonne formule pour gagner les prochaines élections. Une bonne équipe solide est la solution… Le ML ? C’est au leader du parti de décider mais ce n’est pas la meilleure des solutions », laisse-t-on entendre dans les couloirs du Sun Trust.

Et si Pravind Jugnauth avait retenu la belle leçon donnée par Navin Ramgoolam dans l’affaire MedPoint en juillet 2011 ? Pour rappel, Navin Ramgoolam avait « laissé faire son travail » à l’ICAC, alors sous la houlette d’Anil Kumar Ujoodha, et qui ne se souvient de l’arrestation du ministre de la Santé d’alors, Maya Hanoomanjee ?

Le Premier ministre actuel affirme lui également qu’il n’y aura pas d’ingérence dans l’enquête de l’ICAC concernant le recrutement et la façon dont le salaire de Vijaya Sumputh a monté en flèche en trois ans. Navin Beekhary est celui qui a le doigt appuyé sur la détente. A-t-il oublié la forte campagne d’Ivan Collendavelloo en 2003-2004, alors au MMM, pour qu’il soit révoqué comme directeur de l’ICAC ? De ce fait, les questions posées avec insistance dans les couloirs de l’Hôtel du gouvernement demeurent : Anil Gayan sera-t-il convoqué, interrogé, arrêté et inculpé ? Dans l’affirmative, le ML sera à court d’options et une élection partielle dans les mois précédant une élection générale a souvent été porteur de poisse pour le régime au pouvoir. Le ML sera alors botté hors du gouvernement avec politesse…  S’ensuivront ensuite de beaux discours du genre : « Nous avons refusé de nous ingérer dans les affaires de l’ICAC et ils sont partis », comme l’avait fait Ramgoolam il y a maintenant 8 ans suivant l’affaire Medpoint.