Admission en grade 1 : La différence d’âge entre les écoliers pas vue par les parents d’un bon oeil

L’exercice d’admission en grade 1 a débuté ce lundi 12 octobre. En raison du bouleversement dans le calendrier scolaire provoqué par la covid-19, il y a un décalage important, ce qui fait que les élèves nés au plus tard le 31 mai qui vont leur entrée au primaire avec une différence d’âge. Ainsi, certains enfants auront 5 ans, d’autres 6 ans ou plus. Il y a une certaine crainte d’âge. Parmi les parents que cette différence d’âge ne favorise certains élèves sur le plan académique, et cela sur plusieurs grades, voire jusqu’au secondaire, car ils seront plus mature.

Auparavant, les enfants devaient avoir atteint l’âge de 5 ans au plus tard le 31 décembre pour pouvoir faire leurs premiers pas à l’école primaire. Après le confinement, le calendrier scolaire a été bouleversé, et l’année scolaire débute maintenait en juin. Ce qui fait que les élèves doivent avoir atteint l’âge de 5 ans au plus tard le 31 mai. Ainsi, les élèves admis en grade 1 seront d’âges différents. Certains auront 5 ans, d’autres 6 ans, et certains, même 6 ans et demi.

Comment les parents perçoivent-ils cette problématique ? Mme Emamboccus est mère de deux enfants, dont le benjamin sera admis en grade 1. Elle se demande si ce décalage ne va pas affecter la façon dont les enfants grandissent et font leur apprentissage. Est-ce que certains ne seront pas plus ‘mature’ que d’autres ? « Par ce décalage, même jusqu’au secondaire, les élèves vont avoir une différence d’âge, ce qui n’annonce rien de bon sur le plan de la compétition », dit-elle.

De plus, lorsqu’elle remplissait les formalités pour l’admission de son benjamin, l’école a fait comprendre aux parents qu’il y a un maximum d’écoliers que l’école peut accueillir. De ce fait, s’il manque de places, certains enfants serront transférés dans les écoles avoisinantes. Chose qui ne plait pas du tout aux parents.

Fawaz, est un père de famille dont le fils va faire ses premiers pas dans le primaire l’an prochain. Ce qui l’inquiète, c’est que les enfants de 5 ans vont perdre un année du préprimaire, ce qui fait que ceux ayant 6 ans ou plus vont avoir une avance en termes de connaissances et de maturité, par rapport à ceux qui ont 5 ans.

Fawaz se sent assez remonté face a cette situation : « Déjà avec la pandémie, les enfants sont restés à la maison depuis des mois. Ce qui fait qu’ils ont déjà un retard, et maintenant venir les mettre dans la même classe que les écoliers plus grand qu’eux fera bel et bien qu’il y aura un décalage majeur. »

Vinod Seegum, le président de la Government Teacher’s Union (GTU), nous explique que c’est un fait que le calendrier scolaire a changé. De ce fait, cela a engendré un problème qui ne va pas prendre fin de sitôt, et tout retour à la normale est difficile.

De ce fait, le ministère doit trouver un moyen pour résoudre ce problème, en comptant sur le soutien des écoles. Le président de la GTU dit avoir questionné le ministère à ce sujet et les officiers lui ont fait comprendre que le ministère va faire en sorte que les enfants ne soient pas pénalisés.

« Il y aura bel et bien un décalage mais il y a ce qu’on appelle le ‘Early Support Programme’. Il y a aussi les ‘supports teachers’. C’est dans ce contexte que ces ‘support teachers’ et les psychologues vont entrer en jeu pour aider ces enfants de grade 1 dans l’exercice de ‘bridging the gap’ », nous dit-il.

L’ancien ministre de l’Éducation, Dharam Gokhool, admet que c’est une situation exceptionnelle, mais dit ne pas être d’accord avec le ministère qui ne fait aucune provision. « En voyant la situation actuelle, il est clair que le ministère n’a pas prévu les implications que cette situation va générer », dénonce-t-il. « Le ministère de l’Éducation aujourd’hui ne fait que réagir, et non prévoir. Il y a une absence totale de planification. »

Une situation comme celle-ci demande plusieurs préparations en termes de ressources humaines, de pédagogie, et de support académique. « Le ministère aujourd’hui fonctionne au petit bonheur et sans stratégie pour l’éducation de nos enfants.»

 

Un pédagogue tient à faire comprendre aux parents qui veulent laisser leurs enfants au préprimaire pour compléter les deux ans, pour ensuite les faire accéder au primaire, c’est-à-dire au grade 1 à l’âge de 6 ans, que ce seront les enfants qui seront perdants.

Ce dernier explique qu’en temps normal, les enfants doivent faire le ‘Higher School Certificate’ (HSC) à l’âge de 18 ans, mais il y aura forcément des élèves qui vont redoubler certaines classes, et de ce fait ils pourraient être disqualifiés à prendre part aux examens du HSC vu leur âge avancé. Si un parent est confronté à cette situation, il sera obligé de faire son enfant passer les examens en privé.

 

Au niveau du ministère, on nous dit que pour le moment, c’est les parents ont été invités à faire admettre leurs enfants (et de rappeler que la scolarité est obligatoire). Mais il faut noter que ce sont les professionnels de la pédagogie qui ont pris les décisions qui ont été appliquées après le confinement, et vu que le calendrier scolaire a changé, il a fallu apporter des ajustements. On nous rassure que la ministre de l’Éducation, durant la semaine écoulée, avait donné la garantie qu’aucun enfant ne sera pénalisé.

 

Neevedita Nundowah