Accident mortel à Grand-Gaube : Akhilesh Jhugroo ne sera jamais entrepreneur

C’est l’incompréhension et la désolation chez la famille Jhugroo à Montagne-Longue. Boopendra Jhugroo, aussi connu comme Akhilesh, 24 ans, a péri dans un accident de motocyclette dans la soirée du dimanche 15 décembre à Grand-Gaube. Il aurait heurté un barrage constitué de feuilles de tôles en bordure de route, selon certaines indications. Akilesh venait de souffler ses 24 bougies ce 24 novembre. De retour d’un bateau de croisière, où il avait travaillé comme valet de chambre, il rêvait de lancer un petit commerce concernant des produits de lessive. Mais, hélas, le destin en a décidé autrement.

 

Au domicile des Jhugroo, c’est le va-et-vient des proches et des voisins. Ils essayent de réconforter la maman d’Akhilesh, Sandhya Jhugroo, âgée de 47 ans. Cette dernière trouve la vie difficile sans son enfant. Vêtue d’une robe bleue, des cernes sous ses yeux rougis par des larmes, elle nous relate les qualités de son deuxième fils. En larmes, elle explique : « Bien difisil pou vivre. Pa pe kapav manger, ni boire ni dormi. Sirtou dans sa lepok fin lané la perdi ene zenfant, li bien dificil. Akilesh ti ene zenfant ki nek riyé pou tou zafer. » La maman nous dit qu’Akhilesh avait l’habitude de bouder mais après il taquinait ses frères, ainsi qu’elle-même : « Li ti pe fronter des fois, mais apres li realiser ki line faire, lerla li revine kozer bien, li vine badine badiné. »

Cette mère de famille revient sur le jour de l’accident. « Tou la famille ti dehors lor terass kot mo belser akoz ti pe gagne bon ler laba. Lerla line vini, line trouve so frere, li ti abitier kriyé li Rédi, line dir so frere, kavé Rédi, lerla line sorti en dehors. Lot frere la ti dehors. Lerla line serre so la main, line dir li, wai frere, lerla line aller. »

Arrivé le soir, ils étaient tous à la maison. Sandhya, voyant qu’Akhilesh n’est toujours pas rentré à 22 h, elle demande à son époux d’appeler son fils, mais le portable de ce dernier est éteint. « Be lerla, mone dire banla ferme partou, laisse li reste dehors. Ene zenfant sa ler la pankor rentré ? », nous dit-elle. Elle était dans la cuisine quand un jeune est venu frapper à la porte pour l’informer de l’accident. Les Jhugroo, paniqués, ont essayé d’avoir plus  d’informations quand un proche les a informés que les policiers les empêchaient de voir Akhilesh. « Lerla meme mone fini koner ki li grave », explique Sandhya Jhugroo, qui remémore difficilement ce moment.

Le père d’Akhilesh, 57 ans, fonctionnaire de son état, grandement affecté par la disparition de son fils, nous confie qu’il n’a jamais eu de problèmes avec ce dernier. Cet ex-étudiant du collège Soondur Munrakhun avait mis un terme à son parcours académique et il faisait de petits boulots à droite et à gauche, avant d’aller travailler sur un bateau de croisières. Il comptait reprendre le bateau, pour obtenir assez d’argent pour lancer son petit business.

Selon le père, son fils aimait beaucoup le commerce. C’est ce qu’il faisait depuis son retour au pays. Il voulait investir dans le commerce des détergents et des produits de lessive.

 

La famille Jhugroo veut connaitre les circonstances de l’accident

Akshay, l’ainé de la famille, explique que son frère était un bon vivant. Il n’était pas à la maison le jour de l’accident. Il tient à avoir des éclaircissements concernant l’accident.

Toute la famille Jhugroo veut connaitre les circonstances de l’accident. Akshay dit que selon ses informations, la police a pris deux heures pour arriver sur les lieux. « C’est une pratique qui doit arrêter, car ces retards ont sans doute couté la vie à plusieurs personnes », dit-il. « Zordi, ce nou, demain li kapav ene lot. Nou envi gagne clarification pou ene lot fami pa passe dans meme situation. »

 

Neevedita Nundowah