Oougeshsing Mundloth, 37 ans, était au volant d’une Volkswagen de couleur noire et roulait à vive allure à Baie-du-Tombeau ce matin du vendredi 3 aout 2018. Il ne se doutait pas que dans quelques instants, il allait provoquer un accident des plus graves de cette année charnière. En effet, le nombre de morts sur nos routes s’élève maintenant à 105 depuis le début de l’année.
La folle embardée a commencé quand la Volkswagen a percuté une femme de 60 ans, Surekha Persand, qui était à pied près du chantier Wong Chap Lang. Pris de panique après avoir heurté la sexagénaire, le chauffard a voulu s’enfuir en roulant à tombeau ouvert. Mais il devait faucher Mohammad Rasel Uddin, un travailleur bangladais de 25 ans qui habite la cité NHDC de Baie-du-Tombeau, en le laissant gisant dans une mare de sang sur un terrain vague. À ce moment, il aurait heurté sa troisième victime, Massood Oozeerally, 50 ans, tué sur le coup alors qu’il était à moto attendant devant la boutique de l’immeuble Tombeau Bay Embroidery Ltd.
Une foule en colère a voulu lyncher le chauffeur
L’infortuné Massood Oozeerally s’est retrouvé coincé sous les roues de la voiture dans la varangue de la boutique pendant plus de 30 minutes. La police a dû déployer les grands moyens afin d’extirper son corps.
L’accident a été d’une telle violence que les habitants n’ont pas eu de mots pour décrire leur choc. La situation a dès lors empiré. La police a eu fort à faire pour contenir la foule hostile qui s’en prenait au chauffeur. Les éléments de la Special Supporting Unit (SSU) et ceux de la Special Mobile Force (SMF) ont été appelés en renfort pour calmer les esprits.
Certains affirment que le chauffeur était dans un état de somnolence. L’alcootest effectué sur lui s’étant révélé négatif, la police a demandé une analyse sanguine. Le chauffeur a comparu en cour de Pamplempousses sous une charge provisoire d’homicide involontaire. Blessé alors qu’il a été lynché par les membres du public, il a été transporté à l’hôpital avant d’être placé en détention au poste de police de Plaine-Verte.
Attente angoissante
Surekha Persand travaille dans le textile. Ses proches sont dans l’angoisse depuis que les médecins leur ont annoncé que sa chance de survie était minime. La sexagénaire a eu de multiples blessures et le poumon perforé. Elle lutte actuellement pour sa survie.
Mohammad Rasel Uddin, l’employé bangladais d’Original Confection Ltd, est toujours inconscient et son état est jugé critique à l’hôpital SSRN. Il a eu le pied fracturé ainsi que plusieurs autres blessures. Sa famille, alertée par ses amis bangladais, a été choquée en apprenant la nouvelle et prient pour son rétablissement.
Massood Oozeerally laisse derrière elle une veuve anéantie par le chagrin. Des proches racontent qu’elle a été traumatisée par cet incident. « Elle s’est évanouie hier, elle n’est plus la même. Nous craignons pour sa santé. »
Leur douleur est d’autant plus intense puisque la victime devrait se rendre à la Mecque cette semaine en vue d’accomplir le hadj.
