À un mois de son mariage…Des matières fécales refoulent dans la cour de la mariée

À presqu’un mois de son mariage, prévu pour le 11 août, Nilam Bhunjun, la future mariée, une habitante de Maheshwarnagri Road à Triolet, ne sait plus à quel saint se vouer. De l’eau contenant des matières fécales provenant d’une fosse sceptique qui déborde refoule dans sa cour depuis plus d’une semaine. Désemparée par cette situation, elle vit dans la tourmente au quotidien car le jour J, c’est-à-dire son mariage, approche à grands pas. La mort dans l’âme, Nilam confie qu’elle sera obligée de renvoyer son mariage si le problème n’est pas résolu.

C’est la consternation chez la famille Bhunjun. Une odeur répugnante se dégage de leur cour. Les toilettes et la salle de bain ont été envahies par des matières fécales. Les moustiques sont à la fête dans cette insalubrité, ce qui rend la maison quasiment inhabitable. « Sak fwa ki kamion vini pou pompe délo en-dehors fossé la, zot alé. Apré deux zours, li re vin parey », affirme-t-elle, désemparée.

Selon Nilam, ce problème perdurerait depuis deux années. Elle pointe du doigt le propriétaire du bâtiment Ramjuttun, un dortoir où résident environ 300 travailleurs bangladais, qui serait responsable du déversement de leurs eaux usées dans une fosse sceptique recouverte de béton.

Depuis plus d’une semaine, la famille n’arrive plus à se servir des toilettes ou de leur salle de bain. La cause : l’odeur nauséabonde qui incommode leur quotidien. « Ena maryaz kot mwa dan ene mois. Kuma mo pou kapav fer dimoune servi sa toilette la ? Nou meme nou pa pe kapav servi, pe bizin atan pou ale dan travay pou capav servi toilette », affirme-t-elle.

Un dortoir immonde

Lors d’un constat sur les lieux, nous avons été surpris de constater que la cour de ce dortoir où résident les travailleurs bangladais se trouve dans un état lamentable. Des tonneaux en fer rouillé abandonnés sont infestés de moustiques et d’asticots. Des survêtements pour hommes, des cannettes de bière et des excréments de chien jonchent le sol.

Nilam affirme que le 15 juin, un conseiller du village, accompagné du PPS Ramkaun et de la police de l’Environnement se sont rendus sur les lieux pour un constat et ont donné l’assurance à la famille qu’ils allaient prendre leur cas en considération. Toutefois, une semaine s’est déjà écoulée et leur inquiétude reste toujours vive. « Pas pe fer nanyé pou nou ! Zot ine nek vin guete, zot ine alé », soutient-t-elle. « Ti dir pou avoy dimoune pou vin guete, me personne pane vini ».

Joint au téléphone, Prakash Manaroo, le conseiller du village de Triolet, renvoie la balle dans le camp du ministère des Utilités publiques. Il nous a déclaré qu’il est au courant de la situation et qu’il a même convoqué le PPS Ramkaun et la police de l’Environnement pour un constat des lieux le 15 juin.  « Je suis le dossier de près. Nous avons effectué un premier constat pour connaître la source du problème et le PPS a dit qu’il fera le nécessaire pour intervenir dans ce cas. Je vous assure que tout le nécessaire sera fait dans les plus brefs délais », a-t-il fait ressortir.

Sollicité pour une réaction, le PPS Ramkaun est resté injoignable sur son portable.