À la gare du Nord : De faux mendiants antagonisent les passagers

De ‘faux’ mendiants semblent avoir trouvé le moyen idéal pour soutirer de l’argent à d’honnêtes citoyens dans les autobus à la gare du Nord. Avec une impudence qui laisse souvent pantois, ils trouvent toujours de nouveaux procédés pour extorquer les passagers fatigués après une longue journée de travail et qui espèrent se détendre un peu dans l’autobus.

Ces ‘faux’ mendiants sont souvent munis de fausses autorisations policières pour une quête. Ils sont dans un état pitoyable et une fois à l’intérieur des autobus, ont toujours une histoire pour apitoyer les gens.

Il est 5 h 05. Sur la ligne de Rivière-du-Rempart, une femme de faible corpulence, revêtue de vêtements sales, aborde les passagers. Elle est munie de plusieurs cartes de rendez-vous d’hôpitaux périmés, avec un article de journal jauni. Elle prétend rechercher de l’aide pour sa sœur et ses nièces qui ont été victimes d’un incendie.

Quelques minutes plus tard, un homme, avec plusieurs doigts amputés et recouvert de bandages, grimpe également dans l’autobus. Il secoue un gobelet en plastique en demandant des sous, tout en indiquant qu’il a faim. Si vous voyagez régulièrement par autobus, surtout ceux qui transitent par Port-Louis, vous avez sans doute fait une expérience similaire avec des personnes du même acabit.

Après avoir grimpé dans quelques bus, la dame se dirige dans un coin, l’heure de pause, dirait-on, pour compter sa recette. Direction : la boutique du coin pour s’acheter des cigarettes. Quelques minutes plus tard, elle est suivie par son ami, sans doute pour se partager la cagnotte. A priori, tout laisse croire que c’est un réseau bien organisé.

Un habitué de la gare du Nord explique que ces derniers sont exigeants. Ils lancent même des imprécations et des malédictions à ceux et celles qui ne leur donnent pas une obole. « Li dir ‘merci saki fine contribié ek seki pa fine contribié, merci oussi, Bondié pou montré zot ène zour’ », fait-il ressortir. Il poursuit : « Si ou pe voyaz par Porlwi, kumadir bizin gard Rs 100 apart zis pou donne mendiant ! »

Notre interlocuteur s’insurge contre les opérateurs d’autobus, qui autorisent les mendiants à monter à bord. « Zot pas assé responsable, kuma kapav laisse zot fer sa ? », avance-t-il. Lui et d’autres usagers du transport en commun réclament la présence des officiers de police sur les gares afin de mettre fin à ce jeu malsain.

Or, ces gens, de par leurs pratiques, portent nécessairement préjudice aux quêteurs de bonne foi, par exemple, ceux dont l’enfant nécessite une opération à l’étranger.

Selon l’inspecteur Shiva Coothen du Police Press Office, la collecte d’argent sans autorisation du Commissaire de police est un délit. « Pour effectuer une collecte publique, il faut obligatoirement avoir le feu vert du Commissaire de police et ceux qui utilisent de fausses autorisations pour mendier risquent d’être poursuivis pour contrefaçon  ou pour ‘making or using a false document’ ». Selon la Public Collections Act, toute personne reconnue coupable risque d’une amende de Rs 5 000 et d’une peine d’emprisonnement d’un an.