33 cas recensés depuis le début de l’année

Grossesse précoce : Constat accablant

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis 2014, le taux de grossesse précoce chez les mineures ne cesse d’’augmenter. En 2018, on affiche une hausse de 43 % pour la période de janvier à avril. La Family Planning and Welfare Association déplore ce constat qui serait fréquent chez les adolescentes âgées entre 14 à 18 ans. A savoir qu’en 2016, 107 cas de grossesses précoces avaient été recensés et à avril 2018 on en a recensé 79. Par contre, du côté de la Child Development Unit (CDU), les chiffres vont en crescendo : 68 en 2014, 78 en 2017 et 33 à mai 2018.

Vidya Charan, présidente de la Family Planning and Welfare Association, ne nie pas que les chiffres soient alarmants. Pour elle, cela démontre que nos jeunes sont sexuellement actifs. Concernant les cas de grossesses précoces, la présidente précise qu’il doit y avoir une approche plus intime de la situation, « nous bizin geter dans ki circonstance la grossesse finn ariver, foder pas ki nu blier ki finn enn bane cas d’abus osi », dit-elle, en insistant que l’éducation sexuelle à l’école est primordiale

Le Mouvement d’Aide à la Maternité (MAM) tire également la sonnette d’alarme. Les filles-mères sont non seulement très jeunes mais la plupart d’entre elles viennent des familles instables ou victimes de fléaux sociaux. Monique Dinan, la directrice de MAM, explique que beaucoup de jeunes filles sont concernées par ce cas et qu’elles ne sont pas conscientes sur la sensibilité du sujet. « Nous avons un atelier de travail à faire avec les garçons pour leur faire comprendre que rendre enceinte une jeune fille pourrait bouleverser toute son existence ».

Après la mort d’une jeune adolescente de 13 ans, enceinte de 3 mois, la ministre Roubina Jadoo-Jaunboccus prend ce drame très au sérieux. Pour elle, c’est quelque chose d’inacceptable, « nu pas koner dans ki circonstance line mort, nu pas kapav aksepter sa, biensure  mo ministere pou donn tou le soutien ki bizin a la famille ek mo pe prend l’engagement pou suiv sa cas la de pres, » a-t-elle fait ressortir. Mais comment mettre un frein à ces grossesses précoces ? Outre l’éducation sexuelle, les jeunes filles doivent se réunir dans des ateliers de travail et non pas assister à des forums d’explication.

La psychologue Leena Soobrayen nous explique que les parents ont un rôle important à jouer dans les cas des jeunes filles-mères. « L’incompréhension, le stress et la frayeur s’installent lorsqu’une jeune fille apprend qu’elle est enceinte. Son état d’esprit, n’est plus le même. Souvent les jeunes mères tombent dans la dépression, elles n’arrivent plus à s’adapter au changement physique de leur corps.Et pour empêcher ce genre de situation, il faut les préparer pour la prochaine étape et cela ne pourra pas se faire sans l’aide et la protection des parents. L’enfant a besoin de se sentir rassurée ».

La grossesse précoce n’est pas une affaire de communauté, elle prend désormais une envergure nationale. Tout le monde est donc concerné, alors que l’on critique le mariage religieux. Pourtant la société regorge de cas de grossesses hors du mariage. C’est une réalité accablante, mais elle est présente et la cacher ne sert à rien. Les autorités disent prendre le taureau par les cornes mais on ne fait qu’accumuler les faiblesses. Qui ne se souvient pas de Pooja* qui n’avait que 12 ans et qui était enceinte pour le concubin de sa mère ou encore Christine, âgée de 14 ans et déjà mère en 2017. « Grosesse precos pas get ni laz ni religion », nous dit Bhavi, une ex-sage-femme qui habite Plaine-Magnien.

Du côté du Police Press Office, l’inspecteur Shiva Coothen nous affirme que la police n’intervient que si le cas est rapporté à la police ou à la Child Development Unit (CDU) pour une enquête.

Arbaaz Nobeebux reste en détention policière

Le jeune époux de Ruwaidah Ramjaun a été arrêté hier samedi matin par les limiers de la CID. Il a été traduit devant le Bail and Remand Court sous une charge de causing a child under 16 to be sexually abused. La police a objecté a sa remise en liberté conditionnelle. De ce fait Arbaaz Nobeebux reste en détention policière. Il sera de nouveau traduit en cour demain, lundi 25 juin. A savoir que Ruwaidah Ramjaun était enceinte de 3 mois et a été retrouvée morte dans sa salle de bains le mercredi 20 juin.